Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

vendredi 7 mars 2014

Le concept Hyperloop est-il l'avenir du train? / Is the Hyperloop system the future of train transportation?


Ellon Musk is often presented as the new Steve Jobs. Therefore, his ideas are generally enthusiastically welcomed. Therefore, his idea of a hyperfast train, transporting passengers from Los Angeles to San Francisco at a speed close to the speed of sound within half an hour, were widely commented. The concepts is based upon a simple idea. At highe speed, air friction and the noise generated become the main limiting factors. Therefore, it seems difficult to achieve a velocity higher than   500 km/h, whatever the sustentation system used (rail or electromagnetic sustentation). Therefore, the only way to overcome this limitation is to circulate in a tunnel under vacuum. The idea is not new and présents no physical impossibility. Only the future will show if it will be effectively implemented. Still, obstacles are numerous. Building a very long completely airtight tunnel is certainling challenging, any deviation from a straight line seems impossible. Entering and leaving a  tunnel under  vacuum is not simple. Air sustentation was already tested without much success and might be incompatible with the need of maintaining a vacuum. Security might be the main obstacle, especially taking into account the risk of some catastrophy, such as an earthquake. The main issue is about the range of potential applications. For a short distance, it seems too expensive and difficult to implement in front of the time saved. For long distances, the plane seems a simpler solution. It does not need to create its vacuum but benefits from the low atmospheric pressure at high altitudes.

Ellon Musk est adulé, surtout aux Etats-Unis, comme le nouveau Steve Jobs. De ce fait toutes ses propositions sont écoutées non seulement avec intérêt, mais souvent avec enthousiasme. Aussi, quand il propose de relier Los Angeles à San Francisco par un train qui pourrait effectuer ce trajet en une demi-heure, à une vitesse proche de la vitesse du son, dans un tunnel sous vide, on s'interroge sur l'avenir du concept. L'idée part d'un constat assez simple. Quand on cherche à augmenter la vitesse d'un train, la résistance de frottement créée par l'air et le bruit généré deviennent des obstacles de plus en plus importants, ce qui fait qu'il parait difficile de dépasser 500 km/h, quel que soit le mode de propulsion ou de sustentation. Cette limitation concerne non seulement les trains qui circulent sur des rails, mais aussi les "Maglev" à sustentation électromagnétique. Dès lors une idée simple, et pas vraiment nouvelle consiste à faire circuler le train dans un tunnel sous vide. C'est ce qui permettrait d'atteindre environ 1000 km/h. Il n'y a rien d'impossible dans cette idée, et seul l'avenir permettra de savoir si elle sera réalisée. Pourtant les obstacles à franchir restent nombreux. La réalisation d'un tunnel parfaitement étanche sur de longues distances est un des problèmes.  Tout changement de  direction pose un problème extrêmement difficile (voire impossible) à régler. La sustentation pneumatique a causé dans le passé déjà bien des déboires (comme cela avait été constaté dans le cas de l'aérotrain de Bertin) et elle est peut-être incompatible avec le maintien du vide dans le tunnel. La sécurité en cas de cataclysme naturel, et notamment de tremblement de terre, est aussi une difficulté majeure à surmonter.

jeudi 6 mars 2014

Comment vivre? / How to live?



"Le vent se lève, il faut tenter de vivre", "The Wind Rises, let us try to live", says Hayao Miyazaki, quoting Paul Valéry. In the face of conflits, illness and death, how to live? Miyazaki brings answers from an other age. Athough his story happens in Japan, it is often inspired by the values of the old Europe, which seem presently to have almost disappeared in Europe itself. Preserving culture and civilization is a first answer to the brutality we have to endure. Despite all their attempts, human beings do not control their fate and, quite often, their good intentions lead to mere disasters. The protections they build are fragile. The necessity dictates its will, to which men and women can only oppose their feelings and their dreams. Miyazaki achieves the miracle of making us feel very close to a character which we might have found hateful, as he has conceived murderous planes. Miyazaki shows that the most authentic dimension of life may be elsewhere. Beauty, poetry and the strength of feelings can bring a meaning to a precarious life and help them to escape from absurdity. His film is a tribute  to visionaries, innovators, all those who want to change life, but often fail.

"Le vent se lève, il faut tenter de vivre", nous dit Hayao Miyazaki, citant Paul Valery. Face aux périls de la vie,  aux menaces de conflits, face à la maladie et à la mort, comment vivre? Miyazaki apporte des réponses d'un autre âge. Bien que le film se passe au Japon, on pense à la vieille Europe, à  une culture et des manières de vivre qui ont quasiment disparu. Miyazaki montre ainsi la diversité, mais en même temps l'unité des cultures, qui tissent des liens entre des hommes de différents pays et de différentes origines. Préserver la culture et la civilisation est ainsi une des toutes premières réponses à la brutalité du monde extérieur. Confronté au caractère tragique de l'existence, l'homme ne maîtrise pas son destin, ses meilleures intentions se retournent contre lui. Face à l'adversité ses défenses sont fragiles. Il ne peut opposer aux contraintes de la réalité que ses sentiments et la puissance de ses rêves. Le miracle du film de Miyazaki est ainsi de nous rendre infiniment proche le destin d'un personnage que nous pourrions vouloir rejeter, car il a conçu des avions meurtriers. Mais Miyazaki montre que la dimension la plus authentique de notre vie est ailleurs. La beauté, la poésie, la force des sentiments animent une existence chétive. Son film est aussi un hommage aux visionnaires, aux innovateurs, à tous ceux qui voudraient pouvoir changer la vie, mais ne réussissent pas toujours.

mardi 4 mars 2014

Innovation ouverte / Open innovation



Creativity is becoming the main asset of any company. Still, new ideas do not need to be generated internally. In general, the best strategy consists in trying to collect a maximum number of new ideas from outside. The main principles of Open Innovation have been defined by Henry Chesbrough, professor at California University. The company which applies those principles tries to maximize its exchanges and the number of links with external partners. It remains open not only to ideas, but also to the creation of spin-offs and to the acquisition of start-ups. It can also make profit from ideas generated internally, by exporting them to other companies. Numerical platforms such as SmartSystem, Spigit or YDEApolis can be used for information sharing and help to implement such a strategy.. Open Innovation relies upon collaborative work methods and collective intelligence. It helps to get a very diversified base of information, much larger than the one which might have been collected internally. Innovation can never be totally open and some balance between exchange and secrecy must be found in ordre to protect the future of the company involved in the innovation process. Nevertheless, increasing the level of openness is generally a most paying strategy. 

Faire preuve de créativité ne signifie pas que toutes les idées doivent être générées en interne. Les idées générées en interne présentent l’inconvénient d’être plus difficiles à apprécier avec objectivité, que celles qui proviennent de l’extérieur. Les principes de l’innovation ouverte (open innovation – OI) ont été formulés par  Henry Chesbrough, professeur à l’université de Californie à Berkeley[1]. L’innovation ouverte consiste à collecter et à suivre à tout moment les idées et initiatives générées à l’extérieur, en relation avec les objectifs poursuivis par l’entreprise. Plus généralement, il s’agit de rendre la frontière de l’entreprise poreuse, afin de faciliter les échanges avec l’extérieur. Ceux-ci peuvent aller jusqu’à la création d’entreprises  (spin-offs) ou l’acquisition de start-ups innovantes avec lesquelles une collaboration fructueuse a pu être établie. En même temps, l'entreprise engagée dans la démarche d'innovation ouverte peut valoriser certaines idées générées en interne, qu'elle n'a pas pu exploiter, en les exportant.

mercredi 26 février 2014

L'avenir de l'altruisme / The future of altruism

Mathieu Ricard, the scientist who became a bouddhist monk and a friend of the Dalaï-lama, has just published a book entitled "A plea for altruism". It represents a very thorough analysis of the role played by altruism in our society. Mathieu Ricard extends his views about altruisme to all living beings and to the future générations. Still, can we state that humanity progresses towards ever more altruism? Mathieu Ricard is certainly right, when he explains that it has become a matter of survival. Still, he seems a bit optimistic, when he considers that violence is declining. Relating the number of victims of the totalitarian regimes during the XXth century to the world population, in order to explain that these events were not worse than previous ones during history does not seem a very convincing demonstration. The present economic system favours egoism and an attitude of irresponsibility, leading to increasing inequalities and a destruction of the biosphere. It seems difficult to imagine how it could spontaneously evolve towards altruism, without major transformations. Still, the book written by Mathieu Ricard can help raising the level of consciousness, for moving in the right direction.

Mathieu Ricard, qui, après avoir débuté une carrière de scientifique,  est devenu moine bouddhiste et ami du Dalaï-lama, vient de publier un ouvrage intitulé "Plaidoyer pour l'altruisme",  qui réunit un ensemble impressionnant d'informations sur la question en près de 900 pages. Le souhait d'aller vers une société plus solidaire et lus fraternelle n'est pas nouveau, mais Mathieu Ricard montre que l'altruisme est devenu une question de survie pour l'ensemble de la société humaine et pour la biosphère tout entière. L'altruisme tel qu'il le définit va très au delà de règles de conduite individuelles. Il s'étend à l'ensemble des activités humaines, englobant le sort des animaux ainsi que celui des générations futures.
L'humanité évolue-t-elle vers plus d'altruisme? Il paraît assez clair que c'est pour elle, à présent, une question de survie. Pourtant, le triomphe de l'altruisme ne paraît pas acquis. Les sociétés occidentales ont connu une longue période de prospérité et de paix, malgré des conflits localisés, qui ont favorisé l'essor de la démocratie et réduit le recours aux comportements violents. Mathieu Ricard semble néanmoins bien optimiste quand il évoque "le déclin de la violence". L'argumentation parait trop partielle quand elle s'appuie sur quelques graphiques relatifs à des pays européens. Elle devient carrément douteuse, quand le nombre de victimes ayant résulté des régimes totalitaires du XXe siècle est rapporté à la population mondiale, pour expliquer que, tous comptes faits, ces événements n'ont pas été plus graves que d'autres, plus anciens.
L'évolution récente a institutionnalisé l'égoïsme comme mécanisme de base de l'économie mondiale, renforçant les inégalités et l'attitude d'irresponsabilité des décideurs. Il semble donc difficile d'aller vers un altruisme généralisé, sans rien changer au système actuel. Un nouveau système de repères est sans doute nécessaire pour y parvenir.
Transformer la vision de chacun reste sans doute le moyen le plus sûr pour atteindre un tel objectif. Le plaidoyer pour l'altruisme de Mathieu Ricard représente, en tout état de cause, une contribution utile pour élever le niveau de conscience afin de progresser dans cette direction.

dimanche 16 février 2014

Big data et prévision / Big data and foresight

Foresight requires large Databases, which help to identify key factors governing the evolution of a system. Such methods have been used for many years by Competitive Intelligence professionals. Big data have introduced a revolution in this area by giving access to extremely wide Databases. Numerical treatment of these data (Data mining) provides corrélations which can be incorporated in a simulation model, used for anticipating the evolution of the system. Big data can be gathered from many sources. The Web and Social networks provide large amounts of information, which can be used for Marketing new products. It is possible also to identify weak signals, analyze risks and foresee future disruptions. As Big data require very powerful computation means, an access to the biggest computers gives the best competitive advantage.

Prévoir l’évolution possible d’une situation nécessite de disposer de données, aussi complètes que possible, concernant l’ensemble des facteurs clefs, internes et externes. Ainsi, une entreprise qui prépare des plans d’avenir, en recherchant des marchés à l’exportation, a besoin de recueillir un maximum d’informations concernant l’état du marché, les barrières réglementaires, les partenaires possibles, l’état de la concurrence.Toutes ces informations font partie de l’intelligence économique. Une activité permanente de veille en continu est nécessaire pour savoir comment évoluent les facteurs jugés pertinents par l’organisation qui souhaite suivre ces données pour mieux s’organiser. Les technologies numériques ont bouleversé l’acquisition de ces informations en permettant l’accès en continu à des flux de données (flux RSS). De plus en plus fréquemment, on ne sait pas à l’avance ce qu’il s’agit de trouver. Détecter une situation inattendue est particulièrement intéressant et nécessite des méthodes élaborées. Une grande expérience du milieu exploré est le plus souvent nécessaire. Une révolution en cours concerne les Big data, c'est-à-dire le traitement de bases de données extrêmement étendues, pour en tirer les informations les plus pertinentes.

samedi 15 février 2014

La primauté du Zéro / The primacy of Zero


The importance that ancient Greeks attributed to numbers is well known. Since Pythagoras, they were considered as able to generate the whole Universe. Still, the Greeks used only the rational numbers and ignored the zero, with strong implications for their World vision. From them, all the numbers and therefore the whole Universe derived from the One, as explained by Plato in the Parmenides dialogue and further developed by Plotinus.  In India, on the contrary, the concepts of vacuity (shunyata) and zero were very early recognized. Arab travellers were able to discover this concept and introduce it as the basis for arithmetics and algebra. In such a vision, the Zero precedes the One and can generate all numbers as pairs of opposites. The concept of voidness, central in Bouddhism, was easily accepted in ancient China, as it seemed close to the views of Taoism and to the concept of yin and yang. The concept  of an active vacuum, distinct from nothingness, is in good accordance with the present scientific views. Still, outside the scientific realm, the concepts of Zero and voidness have not been integrated in the Western World view, which they might transform quite deeply.

On sait l'importance que les anciens Grecs attribuaient aux nombres, qui, depuis Pythagore étaient considérés comme sacrés, car capables de générer l'univers. Cette pensée a profondément influencé la pensée et la philosophie occidentales. Toutefois, les Grecs ne reconnaissaient que les rationnels positifs et, en particulier, ignoraient le zéro. Cette ignorance a eu d'importantes conséquences sur la vision du monde, qui découlait de cette pensée, et en particulier la primauté du Un, à partir duquel découlent tous les nombres et plus largement l'ensemble de l'Univers que nous connaissons. Cette idée, exposée dans le dialogue sur Parménide de Platon, a été développée en un vaste système de pensée par le Néoplatonisme. Elle a conditionné toute la pensée philosophique occidentale, qui n'a pu  concevoir que l'Etre ou son absence, c'est à dire le Néant.

lundi 10 février 2014

La mystique de la croissance / The mystique of growth

Dominique Meda, Professor of Sociology at the University Paris-Dauphine, is a brilliant representative of the french educationnal system. Her last look is about the central position of "growth" in our present economic system, which is so dominant that it appears as a central belief or even a "mystique". In her view, this permanent reference to the economic growth is detrimental to the environment and even to the level of hapiness. The GDP should not used any more for measuring the economic success and the cost of negative externalities generated by the economic activities should be taken into account. All this, altough cleraly presented, is not really new.The most original part of the book refers to the need of founding a new system of ethical values. Still, the reference to Ancient Greece is not completely convincing. Ancient Greeks have left an Advanced civilization. Still, hybris was present at least at the same level as nowadays. The Parthénon was built as a result of a plundering by Athens of other Cities. The liberty of the philosophers was paid by the existence of slavery. The greek myphology, although rich and meaningful, cannot be used presently as a support for a new system of values. This important issue remains therefore open.


Dominique Méda, professeure de sociologie à l'Université Paris-Dauphine, est une surdouée: ancienne élève de l'ENS, de l'ENA et agrégée de philosophie. Aussi, son ouvrage "La mystique de la croissance" ne peut qu'attirer l'attention. Le souhait de développer une économie alternative, plus soucieuse de l'environnement et du bonheur humain est également séduisant. Dominique Meda prend la suite de différents auteurs, dont Tim Jackson et Jean Gadrey qu'elle cite soigneusement. Elle plaide pour une rupture avec nos "sociétés fondées sur la croissance".  Pour rompre avec la "mystique de la croissance", jugée incompatible avec la préservation de l'environnement, elle préconise de changer d'indicateurs et de ne plus mesurer le succès économique à l'aune du PIB. Il faut également attribuer une valeur à la nature et, dès lors, affecter d'un coût les externalités négatives générées par l'économie.
Pour autant, elle se garde de parler de décroissance, préférant évoquer un découplage entre la prospérité économique et la consommation de ressources. Il s'agit d'encadrer l'économie dans des règles, "de manière à ce que la qualité du travail et celle de l'emploi soient toujours prises en compte dans le processus de production".  Pour cela, il faut définir des critères éthiques permettant d'aboutir à une "moralisation" de la production.
Toute cette analyse est bien structurée et mesurée, à l'écart de tout schématisme qui serait inadapté face à des problèmes complexes. Pourtant, dans le contexte difficile que traverse la France, bien des questions demeurent quant à la façon d'adopter un programme alternatif, qui marquerait une véritable rupture. L'ouvrage n'aborde pas la question des contraintes imposées par la mondialisation, ni les conséquences de la financiarisation croissante qui a marqué l'ensemble des économies et tout particulièrement la France. L'Etat, endetté,  est-il vraiment capable d'assurer une "reconversion écologique"? Et quelles en serait le contenu concret?
Un des points intéressants de l'ouvrage consiste à placer au centre de la reconversion écologique. la refondation des valeurs. Pourtant, l'idée proposée en conclusion de vouloir renouer avec les idéaux et les valeurs du monde grec ne paraît guère convaincante. Les anciens Grecs ont connu l'hybris avec la même intensité que nos contemporains, quoiqu'avec des moyens techniques plus réduits. Le Parthénon a été construit par Athènes en pillant les autres Cités grecques. Les philosophes n'ont pu discourir, qu'au prix de l'esclavage. Certes les anciens Grecs nous ont laissé une culture raffinée, mais on ne voit guère comment leur mythologie pourrait donner un sens au Monde actuel. On a ainsi le sentiment que l'auteur cède au plaisir d'une fiction littéraire aux dépens de la réalité historique.