During the eighties a new form of capitalism has been introduced. The hyperliberal financial capitalism has replaced the "entrepreneurial capitalism". In the fordism conception of the economy, there was a joint interest of the entrepreneur and the workers. This is no more the case with the financial capitalism, which looks for locating production in places where workers accept the lowest salaries for producing goods that they will not be able to buy themselves. Speculation, on the other hand, which is the dominant mechanism of this financial capitalism, can bring no added value and has only a destructive effect, by no means creative.
Therefore, the question of an alternative form of capitalism is raised. Two possible scenarios can be considered. A first scenario is a change of politics, with the risk of radical movements, advocating for simple and populist decisions. The other scenario would be the transformation of the system itself. Financial speculation can lead only to failure. More and more people will realize that they cannot trust such a system. Therefore new forms of "distributed captalism" might result, which would enable individuels to finance firms through non speculative, transparent mechanisms. It is one of the areas where innovation is most required.
"There is no alternative" disait Margaret Thatcher. Effectivement, on ne voit guère d'alternative au capitalisme, qui apparait comme le seul mode de fonctionnement de l'économie dans les pays démocratiques. C'est en se ralliant aux méthodes capitalistes de gestion des entreprises que la Chine a pu , depûis Deng Xiaoping effectuer un formidable bond économique en avant. Toutefois, il n'existe pas une forme unique de capitalisme. En
fait, le terme de capitalisme qui s’applique à toute économie moderne
dans laquelle les moyens de production sont assurés par des intérêts privés,
recouvre des réalités très diverses. Certaines formes de capitalismes peuvent contribuer
à réduire les inégalités et d’autres les accroître.
L’introduction d’une politique
hyper-libérale dans les années 80 a introduit un mode de capitalisme entièrement nouveau. Les transformations engagées ont fait passer le système
technico-économique d’un régime de « capitalisme entrepreneurial » à
un régime de « capitalisme financier ». Dans son mode de fonctionnement
antérieur, le capitaliste est aussi un « patron ». Le capital qu’il
parvient à réunir lui sert à créer une entreprise. Dès lors, son intérêt est de
voir cette entreprise prospérer. Pour cette même raison, il a intérêt à ce que
ses salariés disposent d’un niveau de vie décent. C’est particulièrement vrai
dans le cas d’une croissance « auto-centrée », lorsque les salariés
deviennent des acheteurs des produits qu’ils fabriquent. Le succès de
l’entreprise est aussi lié au succès de la nation toute entière. Ainsi,
« ce qui est bon pour General Motors est bon pour les États-Unis ».
Le capitalisme financier est de nature différente. Le "trader" n'a aucun intérêt en commun avec les salariés des entreprises concernées, qu'il ne connait pas. Les mécanismes spéculatifs qui représentent ses principaux moyens d'enrichissement favorisent l'instabilité de l'économie et vont à l'encontre des intérêts de l'entreprise et par là même de la nation. La mondialisation a permis une mobilité extrêmement importante des
opérations financières, spéculant sur toutes les fluctuations dans le temps,
mais aussi dans l’espace, de façon à trouver la zone géographique permettant à
tout moment de réaliser les profits les plus élevés. L’existence de paradis
fiscaux (Panama, îles Caïmans en Amérique, Monaco, Gibraltar, Jersey Guernesey
en Europe), permettent ensuite de localiser les profits dans des régions où les
prélèvements fiscaux peuvent être minimisés. Ces paradis fiscaux assurent aussi
l’anonymat, facilitant ainsi le blanchiment d’argent provenant d’opérations mafieuses de toute sorte.
Les progrès de l’information rendent possibles des transactions
instantanées et pratiquement sans frais, encourageant les mouvements
spéculatifs. Il devient beaucoup plus facile de s’enrichir par la spéculation
que par la création d’entreprises. Contrairement au capitalisme
entrepreneurial, la spéculation financière n’a aucun intérêt à protéger
l’entreprise et ses salariés. Au contraire, elle a intérêt à favoriser
l’instabilité de l’économie et la volatilité des cours, car ce sont ces
fluctuations qui lui permettent de s’enrichir. Des mécanismes d’achat à
découvrir permettent de s’enrichir sans apport de fonds. C’est ainsi que des
organismes financiers peuvent racheter des entreprises par un mécanisme
d’emprunt de type LBO (Leveraged Buy Out),
qui conduit l’entreprise rachetée à rembourser la dette ainsi acquise. La
politique menée consiste dans ce cas à tirer le plus rapidement possible du
profit de l’entreprise rachetée pour rembourser la dette acquise et abandonner
l’entreprise ruinée. L’opérateur financier réalise ses transactions hors de
tout contact avec la réalité physique. Il n’est en contact qu’avec des
ordinateurs. Dès lors, contrairement au patron d’une entreprise, il ne ressent
aucune responsabilité vis-à-vis des salariés de l’entreprise. Pour éviter des
clivages avec l’actionnariat financier, le dirigeant d’entreprise est à présent
de plus en plus souvent rémunéré par des « stock options ». Son
intérêt est alors beaucoup plus lié aux mouvements financiers qu’à l’intérêt
réel de l’entreprise qu’il dirige.
La possibilité de mêler des créances douteuses à d’autres valeurs financières,
en revendant ainsi des titres qualifiés de sûrs, a permis d’étendre au monde
entier, la crise des « subprimes »
intervenue aux États-Unis. Au-delà de la crise des subprimes, la crise a révélé les faiblesses
profondes des économies occidentales. La baisse du niveau de
croissance, les réductions d’impôts exigées par les néo-conservations et le
financement de la guerre en Irak conduisait les États-Unis à un déficit de
14 500 milliards de dollars en 2011, dépassant le volume du PIB. En
France, le volume de la dette est passé de 21, 2% du PIB en 1978 à 84,5% en
2011. La perte de confiance qu’a entraînée cette situation s’est répercutée à
l’ensemble du marché financier, conduisant à une chute de l’ensemble des
bourses mondiales.
La volatilité des cours a également affecté les matières premières,
denrées agricoles, métaux, énergies fossiles. Le monde des matières premières
n’a jamais été aussi instable, entraînant des situations souvent très
difficiles, notamment pour les pays les plus pauvre.
Dès lors, se pose la question d'une alternative au capitalisme hyperlibéral actuel. Les réponses des gouvernements sont timides, pas toujours sincères et on peut se demander si une réforme véritable est possible dans ce cadre. Pourtant, les conséquences de plus en plus graves du système actuel ne peuvent qu'entraîner des réactions de rejet. Dès lors, deux types de scénarios peuvent être envisagés. Un premier de ces scénarios verrait le retour à des gouvernements de type populiste, qui imposeraient des réformes brutales mais éventuellement dangereuses. L'autre voie serait une adaptation du système lui-même. Un système essentiellement spéculatif rencontre beaucoup de succès tant que ceux qui ont misé sur le système gagnent beaucoup d'argent, mais, comme toute pyramide de Ponzi, il finit par s'écrouler. La spéculation sur les bulbes de tulipes a cessé aux Pays-Bas, quand il est apparu qu'elle était déraisonnable et instable. La multiplication actuelle des titres va finir par décourager les investisseurs, qui se détourneront de ce type de placements. Les banques traditionnelles, elles-même, sont menacées, en raison de la crise de confiance qu'elles suscitent. On pourrait donc voir émerger dans les années à venir un "capitalisme réparti", qui se détournerait des placements spéculatifs et financerait les entreprises à travers des plate-formes de financement obéissant à des règles plus simples, plus strictes et plus transparentes. C'est dans ce domaine que l'effort d'innovation devient essentiel.
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