In the presently dominant materialistic and individualistic culture, traditionnal values do not constitute the refrence any more, but have not been replaced by alternative values. Instead, the consumption of goods is now the supreme value of the economic system and publicity frames the symbolic views of individuals.
Globalization tends to create uniform cultural references throughout the world, flattening the world. As expressed by Thomas L. Friedman, "the world is flat". The concept of a "flat world" can be understood, as meaning that vertical (or "transcendant") values have disappeared and that we are now moving in a horizontal (or "immanent") material plane. We seem to have reached the time of the "last man", which had been announced by Nietzche. Reinventing vertical values seems the main task for the society to come.
Individualisme et matérialisme vont de pair. L'être humain qui se considère comme une entité purement matérielle, se sent séparé des autres. Les collectivités humaines sont perçues comme des ensemble de particules solides, qui se croisent et parfois s’entrechoquent, mais sans jamais s’interpénétrer. Dans cette société matérialiste et individualiste, la déconstruction des systèmes traditionnels de valeurs n’a pas, pour le moment, donné place à un système de valeurs cohérent, susceptible de se substituer aux systèmes plus anciens. a consommation est devenue, en lieu et place des valeurs traditionnelles, le principal objectif assigné aux membres de la société. Dépenser, consommer deviennent les principaux moyens de relancer une économie qui décline lorsque la consommation ralentit.
La vision symbolique du monde est façonnée par la publicité, qui
fabrique une représentation du monde à
sa convenance. Un monde habité par des personnages jeunes, beaux et
performants, auxquels ils faut se conformer sous peine de rejet. Alors que dans
l’Antiquité, les citoyens d’Athènes étaient entourés par les statues de dieux
et de héros, le citoyen moderne est environné par la publicité. Les marques et
notamment les marques de luxe tendent à remplacer les anciens signes de
distinction comme marqueurs de différentiation, qui. Seul l’argent est utile
pour accéder à ces nouveaux marqueurs.
La psychanalyse a mis l’accent sur le désir associé aux pulsions
inconscientes et avant tout à la libido.
La jouissance de toute nature a pu ainsi être reconnue comme la valeur suprême.
Cette primauté attribuée à la jouissance conduit à rechercher le plaisir en
priorité et à organiser sa vie selon une
conception purement hédoniste. Cette position est d’ailleurs pleinement assurée
par des penseurs contemporains tels que Michel Onfray[1].
La
mondialisation économique a favorisé le développement d’une culture-monde,
marquée par une uniformisation des repères culturels[2]. Une telle évolution se traduit par un
« aplatissement » du monde, nivelant toutes les diversités
culturelles. Pour certains, comme le journaliste américain Thomas L. Friedman,
ce « monde plat » est un aboutissement positif, qui facilite la
diffusion du même modèle économique et culturel dans le monde entier[3].
Lorsque Nietzsche a proclamé la « mort de Dieu », il s’est
trouvé confronté à la question des valeurs verticales. Il a entrevu une société
future habitée par le « dernier homme », qui n’aspire plus à aucun
idéal et qui n’est guidé que par la recherche de son petit confort. Le
« dernier homme » refuse d’écouter le message de Zarathoustra, qui
voudrait lui montrer un chemin différent. Pour Nietzsche, l’homme doit chercher
à se dépasser, en s’efforçant de dépasser sa condition. L’homme devient ainsi
une « corde tendue entre l’animal et le surhomme »[4].
Reprenant cette idée, Peter Sloterdijk préconise le retour de nouvelles formes
d’ascèse, dans le but de permettre à l’homme de retrouver des valeurs
verticales lui permettant de transcender le monde plat de la société de
consommation. Par l’éducation et par un entrainement poussé, il devient une
sorte d’acrobate, capable de s’élever au dessus de la condition commune.[5]
[2]
Hervé Juvin, Gilles Lipovetsky, L’occident
mondialisé- Controverse sur la culture planétaire, Grasset, 2010
[3] Thomas L. Friedman, The world is flat. A brief history of the
twenty-first century, First Edition by Farrar, Straus and Giroux, 2005, Updated
Edition, Picador, 2007, traduction française:
La terre est plate. Une brève
histoire du XXIe siècle, Saint-Simon, 2006
[4]
Friedrich Nietzche, Also sprach
Zarathustra, 1892, traduction française de Maël Renouard : Ainsi parlait Zarathoustra, Paris,
Rivages poche, Petite Bibliothèque, 2002.
[5]
Peter Sloderdijk, Du muß dein Leben
ändern : Über Anthropotechnik, Suhrkamp, Frankfurt am Main, 2009, traduction
française: Tu dois changer ta vie,
Maren Sell éditeur, 201
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