Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

mardi 24 décembre 2013

Architecture et écologie / Architecture and ecology


Linking architecture with ecology implies a new World vision. This is clearly shown in the new book written by Grégoire Lignier, who is architect and teaches ecology at the school of architecture of Paris-Malaquais. In the past years of a high economic growth in Europe, nature was often denied: concrete slabs and glass towers were the rule. A new path, involving a degrowth in the consumption  of natural resources, is presently considered. The architect has to design the living space in symbiosis with the environment. New concepts stemming from biology are to be taken into account, such a biodynamics, metabolism, cycles, matrices, exchanges. Their application to architecture is presented with a great clarity in the book by Grégoire Bignier. One of his merits is to show that such a "change of paradigm" requires new ethics, the need to combine "science, economics and theology", in order to achieve the connexion both with the biosphere and the noosphere, according to the vision of Teilhard de Chardin.

Associer architecture et écologie revient à changer de regard et adopter une nouvelle vision du monde. C'est ce que montre l'ouvrage de Grégoire Bignier, architecte et enseignant. Au cours des années qualifiées de "trente glorieuses", la nature a été souvent niée; l'architecture affectionnait les dalles en béton et les tours en acier et en verre. La nouvelle démarche s'inscrit dans un contexte de stagnation de la croissance économique, voire de décroissance. La nécessité d'économiser les ressources conduit à la nécessité d'intégrer le milieu urbain dans son environnement. L'habitat humain forme un écosystème, qui doit pouvoir évoluer autant que possible en symbiose avec le milieu naturel environnant. L'architecture est amenée à concevoir l'habitat, à l'image d'un organisme vivant en termes de biodynamisme,  de métabolisme, de cycles, de matrices, d'échanges. Ces différents concepts sont analysés avec beaucoup de clarté dans l'ouvrage de Grégoire Bignier. L'un de ses mérites est de montrer qu'un tel "changement de paradigme" est inséparable de l'adoption d'une nouvelle éthique qui associe "champs scientifique, économique et théologique", en situant l'homme entre biosphère et noosphère, selon la vision de Teilhard de Chardin.

mercredi 18 décembre 2013

L'économie circulaire / Circular economy

Most human activities operate by  taking resources from the environment and rejecting waste, which is a cause of pollution, at the difference of natural ecosystems which recycle permanently all materials which are used. By recovering and recycling released materials, the "circular economy" can help to recover resources and reduce pollution. Circular economy does not involve only waste recovery and recycling. It imples also a better conception of equipments and products, in order to facilitate recycling. The whole life cycle of the product has to be assessed in order to minimize its environmental impact. Circular economy requires also a better integration of different economic activities,  as the waste released by an economic activity can become a resource for another activity. Thus, circular economy is best defined at the scale of a territory. In a world where resources tend to become scarce and pollution is spreading, circular economy seems the best way to follow for the future.

La plupart des activités humaines opèrent en prélevant des matières premières l'environnement et en rejetant des déchets,  qui représentent une importante source de pollution. Plus ces polluants sont dilués, plus leur récupération est coûteuse. Au contraire les écosystèmes naturels opèrent en recyclant constamment l'ensemble des éléments qui sont consommés.  Si les rejets sont récupérés et traités, les matières premières recyclées constituent une ressource. Le principe de l'économie circulaire consiste, à l'instar des écosystèmes naturels, à recycler l'ensemble des matières premières consommées. On peut ainsi se rapprocher d'un système à zéro émission de déchets. Les principes de l'économie circulaire sont ainsi proches de ceux qui fondent la démarche de l'"écologie industrielle".
Toute opération de transformation génère de l'entropie et cette génération d'entropie doit être compensée par un apport d’énergie. L'énergie, elle-même, ne peut pas être entièrement recyclée, du fait qu'elle se dégrade, avec une production d'entropie. L'économie circulaire ne se contente pas de trier les déchets rejetés pour recycler une partie des matières premières. Elle consiste aussi à se pencher sur l'ensemble du cycle de vie d'un produit ou d'un équipement ("du berceau à la tombe") pour limiter son impact environnemental. En particulier, plutôt que de concevoir des produits "jetables", on peut au contraire concevoir des produits "recyclables". L'économie circulaire implique également une meilleure intégration des activités, les rejets provenant d'une certaine activité économique, pouvant constituer une ressource pour une autre activité. Dans ces conditions, l'économie circulaire doit être conçue à l'échelle d'un territoire. 

lundi 16 décembre 2013

Mythes et sens de la vie / Myths and the purpose of life

The book written by Hervé Toulhoat, entitled "Symbolism of the celt mythology", which has been recently published in French, presents the contribution that myths can bring to the search of a meaninful life's purpose. Celtic myths are interpreted according to the method of introspective analysis developed by the French psychologist, of Austrian origin, Paul Diel. The myths which are presented in the book relate the tribulations of heroes who fight for accomplishing their destiny, either victory or final doom. Interpretated through the method provided by introspective psychanalysis, they illustrate the human search for a meaningful life's purpose, by escaping both to banalisation, which is limited to the fulfillment of material enjoyments and to nevrotic anxiety . The myth helps the human being to build a personal motivation.  The same path can be followed nowadays through an introspective approach, which, according to the author, can help humanity to progress along "the long way towards the triumph of the spirit".

L'ouvrage récent intitulé "Le symbolisme dans la mythologie celte" analyse la façon dont les mythes mettent en scène la recherche d'un sens à la vie. L'auteur part d'un ensemble d'expériences différentes, mais convergentes, qui lui permettent d'aborder de façon nouvelle cette question. Baignant depuis son enfance dans une culture celte qui a gardé le souvenir de ses origines, Hervé Toulhoat s'appuie dans sa démarche sur la méthode introspective de Paul Diel, fondateur de la psychologie de la motivation. Secrétaire général de l'Association de psychanalyse introspective, il est devenu un praticien expérimenté de cette méthode. Enfin, il est aussi un chercheur réputé en catalyse, ce qui lui permet d'apporter à cette démarche toute la rigueur scientifique nécessaire.  

dimanche 15 décembre 2013

Le risque nucléaire / Nuclear risk

To appreciate nuclear risk is a difficult task as illustrated by a recent book written by François Lévêque, who teaches economy at the Ecole des Mines de Paris.  The method he presents combines an a priori estimation indicating a probability of 6,5 10-5 with a degree of confidence of 95%, with a probability of 7,8 10-4 resulting from the number of observed failures. Although established by a refined calculation, the figure he quotes for the probability of a major failure (core meltdown),  i.e. 3,2 10-4, raises many questions. Is it acceptable to considerer all the probabilities of  failure as equivalent whatever the location? How to take into account the improvements which occur throughout the time and especially after a major failure? And what is the "acceptable level": 10-410-5 or 10-6 ?  In fact, the level of risk which is felt by the public opinion may have in the future a greater impact  than a more scientific estimation, even if the latter one is much closer to the reality. Still, the issue remains crucial.

Comment apprécier le risque nucléaire? A ce jour, deux catastrophes majeures se sont produites. L'une à Tchernobyl et l'autre à Fukushima. C'est un nombre que l'on peut juger faible, au regard d'environ 450 réacteurs fonctionnant depuis environ 31 ans en moyenne et en même temps beaucoup trop élevé au regard des conséquences majeures que ces deux catastrophes ont eues sur l'URSS d'une part et sur le Japon d'autre part. L'ouvrage de François Lévêque, professeur d'économie à l'Ecole des Mines de Paris: "Nucléaire on/off" apporte un éclairage intéressant sur cette question. Il montre d'une part l'écart entre le risque réel et sa perception et d'autre part les erreurs de raisonnement que l'on peut commettre en ce qui concerne la probabilité d'un accident majeur (en l’occurrence la fusion du cœur, accident de niveau 7).
L'usage du calcul des probabilités s'avère fort délicat. Les études probabilistes sont complexes. Pour chiffrer le risque d'un accident majeur (fusion de cœur sans éjection de matière fissile), l'idée présentée dans l'ouvrage consiste à corriger suivant une démarche bayésienne une probabilité a priori, telle qu'estimée par des experts, en tenant compte d'une probabilité déduite de l'observation des faits. La probabilité a priori est tirée d'une étude américaine de 1997, qui la chiffre à 6,5 10-5 avec un degré de confiance de 95%. Cela suppose que celle-ci, basée sur l'analyse de réacteurs américains et menée il y a plus de quinze ans, s'applique aux autres réacteurs dans le monde. La probabilité "tirée des faits observés" est estimée à 7,8 10-4. En combinant ces deux valeurs, on aboutit à une probabilité de 3,2 10-4 par réacteur et par an.

lundi 25 novembre 2013

Scénarios énergétique à long terme / Long term energy scenarios

Long term energy scenarios will depend upon many factors which remain uncertain. Still, beyond 2050, three main trends may be considered. A collapse at a worldscale level, as described by Jared Diamond, cannot be excluded. Two main other alternative scenarios can be considered. In the first case (scenario I), the energy consumption per inhabitant will continue to grow. Such a scenario seems difficult to implement without a large contribution of nuclear energy. A second scenario (II) implies a substantial reduction of the energy consumption per inhabitant. It is the scenario most compatible with the use of renewable energy sources, which are diffuse and require land area. This kind of evolution, which seems difficult to avoid in this case, might have quite negative consequences, such as an increase of inequalities between those who might still afford to consume large amounts of energy and those who would be deprived from an access to energy.

Les scénarios énergétiques à long terme vont dépendre d'un ensemble de facteurs (économiques, géopolitiques), dont une grande partie demeure incertaine. Dans un premier temps, la consommation d'énergie par habitant va continuer à croître, atteignant une valeur de l'ordre de 3 tep (tonne équivalent pétrole) par habitant et par an d'ici 2050. Cet accroissement va s'accompagner d'un rejet important de gaz à effet de serre. Au delà, on peut envisager trois types de scénarios. Le scénario d’une catastrophe écologique accompagnée d’un effondrement de la civilisation au niveau mondial, selon le modèle de Jared Diamond ne peut pas être exclu. Dans ce cas, la population humaine ainsi que la consommation d’énergie pourraient chuter brutalement. Si l'on écarte ce scénario, on peut envisager deux évolutions à long terme de la consommation d’énergie par habitant. Un premier scénario (i) correspond à une augmentation continue de la consommation d’énergie par habitant, même si la courbe tend à s’infléchir. Il me semble qu’un tel scénario implique nécessairement un large recours au nucléaire, quelle soient les filières retenues: réacteur de quatrième génération, réacteur au thorium ou autre.Un deuxième scénario (II) correspond à une baisse sensible de la consommation moyenne, suivie d’une stabilisation et éventuellement d’une lente remontée. Ce scénario est a priori celui qui est le plus compatible avec un très large recours aux énergies renouvelables, qui sont diffuses et nécessitent la mobilisation d'une surface de sol importante. Il paraît inévitable dans ce cas, d'aller vers une large réduction de la consommation moyenne d'énergie par habitant. Si c'est le cas privilégié, il faut sans doute s'y préparer dès à présent. Les conséquences restent toutefois difficiles à prévoir, mais certaines d'entre elles risquent d'être très négatives, avec une montée des inégalités entre ceux qui pourront consommer de l'énergie et ceux qui ne le pourront plus.

dimanche 24 novembre 2013

L'accord sur le Climat de Varsovie / The agreement at the Varsaw Climate Conference


Climate Conferences seem to follow a similar sequence each time. At Copenhagen, Durban and Varsaw, failure invariably followed promises. Nobody really expected a positive outcome from the Varsaw Conference, due to Poland dependence on coal. Is it the reason why it was held there? It was quickly confirmed, resulting in the departure of many participants. Rather surprizingly though, a final agreement has been reached at the Conference. But, now, we know what means an "agreement": a simple common declaration, which after long discussions, becomes almost useless. Of course, it is still possible to hope a better result at the following meetings and to reach a "real" agreement in Paris, in 2015. But, as the same causes should produce the same effects, there is no reason why a major shift should occur. Therefore, it seems legitimate to wonder if we have to consider the "agreement" which has been reached as good news.

Les Conférences sur le Climat se suivent et se répètent avec des résultats très similaires. Copenhague, Durban, Varsovie, une suite d'échecs. A chaque fois, il est dit et répété que la prochaine réunion sera la bonne. A Varsovie, on ne pouvait guère espérer de progrès décisifs, compte-tenu de l'importance que le maintien du charbon revêt pour la Pologne. Est-ce la raison pour laquelle ce lieu avait été choisi pour la dernière Conférence sur le Climat? De nombreux participants s'en sont rendus compte et ont décidé de quitter la réunion avant la fin. Pourtant, on est parvenu "in extremis", nous dit-on à un accord, ce qui peut paraître surprenant. En fait, on sait maintenant ce que signifie "parvenir à un accord": cela consiste simplement à signer ensemble une "déclaration commune", que de longues tractations visent de tout contenu, en remplaçant notamment le terme d'"engagements" par celui de "contributions". On espère à présent que la Conférence de Paris en 2015 permettra d'aboutir à des résultats concrets. Pourtant, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne voit pas comment éviter le scénario habituel: l'Union Européenne seule à prendre des engagements, les pays émergents refusant toute obligation et les autres pays industrialisés en tirant argument pour ne pas prendre non plus d'engagements. Dans ce contexte, plutôt qu'un accord de façade, on peut se demander s'il ne vaudrait mieux afficher un franc désaccord.

samedi 16 novembre 2013

Champs morphogénétiques et magie/ Morphogenetic fields and magic thinking















The last book of Rupert Sheldrake "The science delusion" starts with a good introduction about the limits of science. Unfortunately, very soon it presents rather surprising views, which seem difficult to conciliate with science. He supports the idea that human beings might spend years without any food, by using a mysterious "prana". In his view, memory is not a result of the brain activity, but results from a connection with the events of the past, through space and time. For him, life relies upon a "resonance with a morphogenetic field". The nature of this field is never explained, nor the way "resonance" occurs. Therefore, such interpretations are very similar to the old magical thinking: a magic formula might act through such a "resonance with a morphogenetic field". It shows that magic thinking keeps a strong appeal for human imagination.
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Le dernier ouvrage du biologiste anglais Rupert Sheldrake, publié en anglais sous le titre "Réenchanter la science", est un curieux mélange ainsi d'ailleurs que l'ensemble de l'œuvre de l'auteur. Celui-ci se présente comme un scientifique, dont la philosophie de la science semble à bien des égards ouverte et séduisante. Aussi, est-on surpris quand on lit les points de vue qu'il expose. Pour prendre un simple exemple, l'observation qui a été faite d'une mystérieuse énergie noire agissant dans l'univers, est utilisée pour justifier l'idée que certaines personnes puissent se passer de nourriture pendant des années, alors qu'il n'existe aucun élément pour soutenir une position aussi aberrante.  La respiration d'un être humain n'étant pas censée s'arrêter, il doit rejeter du dioxyde de carbone en permanence, ce qui suppose un apport de carbone à l'organisme (ou la consommation d'un stock limité dans les graisses). Pour l'ensemble des phénomènes liés au vivant, l'explication de Rupert Sheldrake se ramène constamment à une "résonance du champ morphogénétique".