Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

jeudi 7 mai 2015

Ecospiritualité / Ecospirituality


Discovering the same source of consciousness within all living beings leads to a deep modification of the relationship with the environment. Feeling a vibrating consciousness helps to relocate the sacred within nature. Henry David Thoreau relates such an experience when living near Walden Pond. Earlier, Jean-Jacques Rousseau had a similar experience, which he relates within his book "The Reveries of a Solitary Walker". The attitude towards nature has deeply changed. It is no more considered as a free store providing resources and a discharge for waste. Man is now considered as responsible for its preservation and maintenance.   The deep ecology movement initiated by Arne Naess questions the anthropocentrism of usual attitudes towards nature. Biosphere and all living beings have a value by themselves and not only related to their utility for man. Nature is also a source of meaning, a call for a more beautiful and harmonious life. Respecting nature is a moral duty, one of the foundation of future ethics. Beyond ecology, a deeper world vision opens on an "ecosophy". Nature is perceived as sacred, leading to an ecospirituality, which is not confined to believers, but is also accessible to all those who are able to contemplate nature with attention.and an open mind   .


Découvrir chez tous les êtres vivants la même source de conscience que celle qui anime chaque être humain amène à modifier profondément la relation avec l’environnement. Sentir une conscience vibrante tout autour de soi permet de retrouver la présence du sacré au sein de la nature et d’entrer en communion avec elle. Au XIXe siècle, l’écrivain américain Henry David Thoreau, a été l’un de ceux qui ont été profondément marqués par un tel sentiment. Il a passé deux années complètes à vivre en autarcie au bord de l’étang de Walden, pour être en communion étroite avec la nature, comme il l’a raconté dans un récit de sa vie[. Son cas est loin d’être isolé. Déjà au siècle précédent, Jean-Jacques Rousseau avait décrit ses promenades solitaires en des termes comparables. L’attitude vis-à-vis de la nature a considérablement évolué. Elle n’est plus considérée comme un simple magasin, dans lequel on peut puiser les ressources nécessaires et rejeter les déchets produits. L’idée d’une responsabilité humaine dans sa préservation et son entretien a fait son chemin.
   Il ne suffit pas de limiter la pollution de l’air et de l’eau. Il s’agit aussi de préserver les espaces verts et de conserver une nature belle et vivifiante. La nature est vivante et mérite le respect. Tous les êtres vivants et pas seulement les êtres humains doivent être protégés. L’image de Gaïa, employée par l’écologiste britannique Lovelock, pour décrire les similitudes de la Terre avec un organisme vivant, présente l’avantage d’être particulièrement évocatrice[. La nature a retrouvé sa place parmi les grands mythes qui alimentent l’imagination humaine.
   Le mouvement de l’écologie profonde (deep ecology), initié par le norvégien Arne Naess, remet en cause l’anthropocentrisme des conceptions habituelles de la nature. Pour l’écologie profonde, la biosphère et les êtres vivants qu’elle abrite ont une valeur en soi, indépendamment de leur utilité pour l’homme. Celui-ci ne peut pas s’arroger le droit de détruire la nature sans commettre une faute morale.

vendredi 24 avril 2015

L'énigme de la conscience / The enigma of consciousness



Despite its central role, consciousness remains mysterious. Its nature raises many questions. The impossibility to explain how it works has lead some scientists to deny its existence. They are able to connect a conscious behavior to neural activity, but deny any reality to subjectivity itself. Thus, Daniel C. Dennet considers that consciousness is an illusion, a magician trick. To admit a reality of consciousness is presented as equivalent to accepting the dualism of Descartes, who considered a physical body (rex extensa) and an immaterial soul (res cogitans).  Still, connecting logical thinking to neural activity does not explain the presence of consciousness. For David Chalmers, the "hard problem" of  consciousness cannot be explained by any present physical theory. This impossibility extends to all qualia, subjective impressions and sensations. Various attempts have been made for explaining the specificity of consciousness. Some of them try to explain it by systems theory as an emerging state.  Douglas Hofstadter describes consciousness as a "strange loop", a kind of auro-referent system. Some scientists have tried also to explain the specificity of consciousness, by a quantic coherence, preserved at the macroscopic scale. Roger Penrose thinks it can be located in some microtubules, present in the brain cells. Still, consciousness remains unexplained and seems to be located at a different level of reality. Recognizing its reality has considerable implications, as its draws a clear frontier between conscious beings (human beings and most certainly animals) and incouscious things, such as computers, whatever their complexity.

La conscience, comme source de la subjectivité, se distingue du mental, siège du raisonnement, tout en lui étant associée d’une façon qui reste inconnue à ce jour. Alors qu’elle se situe au centre de l’être, la conscience demeure mystérieuse. Sa nature et son fonctionnement posent de nombreuses questions, qui restent pour le moment sans réponse.  Dans l’expérience immédiate et subjective, la conscience se présente comme un état cohérent et global, dont la nature diffère de celle des objets qu’elle perçoit. Elle est, par là même, distincte du corps et des organes qui le composent, tout en restant étroitement liée à ce corps, qui lui transmet des sensations. En devenant conscientes, les idées et les sensations contribuent à rendre cohérent le fonctionnement d’un organisme. Associée au mental, qui explore constamment toutes les options possibles, la conscience oriente la conduite de l’être vivant. Elle anime le désir de survie et contribue à coordonner l’ensemble de l’organisme vers ce but. Elle a pu jouer ainsi un rôle important au cours de l’évolution, en attribuant un avantage décisif à un organisme conscient. A ce titre, elle apparaît comme le vecteur du sens, se limitant à un instinct de survie chez les êtres vivants les plus simples et évoluant progressivement vers des valeurs de plus en plus élevées dans le cas de l’être humain. Son caractère inexpliqué a conduit scientifiques à en nier toute réalité effective.

lundi 6 avril 2015

Les niveaux de réalité / Levels of reality


 
Science is often supposed to open access to a single tangible reality, which would be the only true according to materialism. Still, contemporary science shows that reality is more complex than that. In most cases, it can be perceived only through abstract mathematucal models. Furthermore, the information depends upon the measurement process. Thus, quantum mechanics concepts differ considerably from the classiical mechanics framework. The great physicist Werner Heisenberg has proposed to consider three levels of reality when considering the objects which are perceived.  At the first level, which corresponds to classical physics, they do not depend upon the knowledge process. At the second level, which corresponds to quantum mechanics, they depend upon this knowledge process. Finally, at the third level, they depend only upon the subjective realm. This third level corresponds to the artistic, philosophic and religious experience. This idea was further developed by the physicist and philosopher Basarab Nicolescu, who introduced in his approach the principle of the third included principle, defined by Stephane Lupasco. According to this principle, two terms which are contradictory at a certain level can become non contradictory at another leveL
Thus the concept of "levels of reality" has far-reaching implications and might help to reach a much broader approach of reality.

La science est souvent conçue comme ouvrant accès à une réalité unique, qui serait la seule vraie. Le matérialisme se targue de n’admettre que cette seule réalité tangible. La science contemporaine a pourtant mis à mal une telle conception de la réalité. Certes, la réalité garde un caractère « objectif », en raison de la résistance qu’elle présente lorsque l’on tente de la conceptualiser. Une théorie qui est invalidée par une observation expérimentale ne peut être considérée comme vraie, quelque séduisante qu’elle puisse apparaître par ailleurs. Par contre, il devient de plus en plus difficile d’affirmer sans ambiguïté la « réalité » des informations auxquelles la connaissance issue de l’expérience permet d’accéder. A une réalité simple et concrète, se substitue une réalité de plus en plus lointaine, dont seul un modèle mathématique peut offrir une description correcte. 

samedi 28 mars 2015

Prospective des idées / Ideas Futuring



Futures studies are considering evolutions which remain uncertain, but still need to be anticipated as best as possible, due to their large potential consequences. They present a strong interest in the area of ideas evolution, which are difficult or even impossible to predict in a quantitative way. Futures studies cannot be substituted to existing methods, but can help to understand the stakes ahead, by combining different approaches from human sciences, such as sociology, anthropology, history and philosophy. Some attempts have been made for understanding the evolution of ideas, but  futures studies have been seldom applied to this area. In France, Thierry Gaudin applied such methods for trying to imagine the future of religions, but this attempt has remained isolated. A few studies exist about the mutations of culture. Futures studies are most often focused upon the technological progress (robots, A.I., aerospace), but there is a growing need to understand wether or not human beings will be able to master the huge power provided by technology. Thus, futures studies need to be undertaken in the area of culture and ideas. A cultural shift, such as a renewal of spirituality might become a prerequisite for the survival of humanity.

Les méthodes de la prospective visent à mener une réflexion sur les évolutions possibles en avenir incertain. Elles présentent de ce fait un intérêt particulier dans le domaine des idées, car celui-ci ne se prête que très difficilement à des modélisations quantitatives et prédictives. La démarche prospective aide à mieux appréhender les enjeux globaux auxquels la société est confrontée, en associant toutes les disciplines qui peuvent aider à comprendre la marche des idées : sociologie, anthropologie, histoire, philosophie. Elle s’inscrit dans la perspective de l’histoire « longue », car il s’agit de discerner les grandes tendances concernant l’évolution des idées. Elle nécessite une analyse des réseaux d’échange des idées, pour comprendre comment elles changent en se transmettant. Une telle analyse a été tentée pour suivre le cheminement des idées en philosophie. La méthode suivie consiste à essayer de comprendre comment se forment et se propagent les différentes Écoles de pensée à partir d’une connaissance des réseaux d’échange entre différents penseurs, tout au long des âges 

mercredi 11 mars 2015

La société des écrans / The society of screens


Numerical technologies connect presently practically all the inhabitants of the planet. At each moment, it has become feasible to keep informed about what happens in any place of the world. Jeremy Rifkin considers that it is the sign that we are entering in a new era, "the civilization of empathy". According to Jeremy Rifkin, by connecting most people of the planet, Internet facilitates the development of an empathic relationship between all of them. One of the consequences he foresees, is the development of what he calls a distributed capitalism, and the growing use of "peer to peer" transactions.
   Although such an evolution is highly desirable, it is not obvious that we are really moving that way. The main consequence of Internet has been the development of financial activities at a global scale, which are operated in a way which has nothing to do with empathy. We are creating a society of screens, through which most transactions are operated now. Such a situation extends even to areas such as war, blurring the distinction between  videogames and reality, in a most disturbin way. Furthermore screen pictures can be manipulated, giving a wrong perception of reality. As shown by the italian linguist Raffaele Simone, Internet culture is based upon direct and most often emotional emotions, rather upon rational thinking. Since, the concept of empathy is somewhat dangerous as hatred is its counterpart. Still, the overall picture is more complex as the Internet helps also to gather a diversity of viewpoints and appears as the main area of freedom.

Les technologies numériques relient à présent pratiquement l’ensemble des habitants de la planète. à chaque instant, il est possible de s’informer sur tout ce qui se passe dans le monde. Il est également devenu beaucoup plus facile de voyager et de rejoindre n’importe quelle autre région. Les différences dans les modes de vie tendent à s’estomper. Les mêmes produits et les mêmes marques sont utilisés partout. Jeremy Rifkin n’hésite pas à voir dans cette évolution l’avènement d’une « civilisation de l’empathie ».   
   D’après Jeremy Rifkin, en connectant chaque personne à une très large collectivité, l’Internet favorise le développement des relations empathiques entre l’ensemble des habitants de la Terre. Cette évolution conduirait également, selon lui,  à une nouvelle forme de capitalisme, qu’il qualifie de « capitalisme distribué ». Celui-ci verrait le triomphe des transactions « peer to peer » entre individus, favorisant un développement du lien social.

mercredi 18 février 2015

Holarchie, modèle de la société de demain? / Holarchy, a model for the society of to-morrow?


The complexity of human organizations is growing constantly, due to technical progress and the cumulative amount of all the information which is processed. Therefore, the issue of mastering this growing complexity is becoming critical. The easiest way for mastering complexity is to operate at different levels of complexity, each level of complexity being able to perform certain tasks. Derived from this idea, Arthur Koestler has introduced the concept of "holon". Each holon forms a sub-system, coherent and able to act in an autonomous way, but also connected to other holons. By assembling holons, it becomes possible to obtain a new holon, at a higher level,  able to perform tasks which cannot be achieved by a single holon.  Holarchy is an organizing model applicable to any system, consisting in defining sub-systems operating as holons. Any living organism is operating in this way, cells and organs forming separate entities, which ensure the proper operation of the whole body.  Such a model has inspired new ways for organizing companies or administrations. Holocracy is a trademark for a certain type of organization, which has already been adopted by certain companies mainly in the US. It aims at  promoting autononomy and initiatives in each self-organizing  group (or "circle") belonging to an organization. Such an organization might therefore anticipate future ways for social organization, in many areas, including national and international governance.

La complexité des organisations humaines croît constamment, de façon cumulative, en suivant le progrès technique. La question se pose de savoir comment maîtriser cette complexité. L'enjeu est important, car il concerne la survie même de la société. Ainsi, l'historien John Tainter a attribué la chute de l'Empire romain à l'incapacité de l'administration romaine à maîtriser la complexité croissante de son organisation.
Le principal moyen de maîtriser la complexité consiste à introduire des "niveaux de complexité", chaque niveau étant autonome pour un certain nombre de tâches, tout en étant relié aux autres niveaux. Sur ce principe, Arthur Koestler a introduit la notion de "holon", formant un sous-ensemble cohérent et autonome, mais relié aux autres holons. Pour montrer l'intérêt des holons, Arthur Koestler a inventé la parabole des deux horlogers, en train d'assembler une montre. Tous deux sont interrompus périodiquement dans leur travail, mais l'un des deux achève son travail beaucoup plus vite que l'autre, car sa montre est constituée de modules, qu'il ne doit pas monter à nouveau lorsqu'il est interrompu. En assemblant des holons, il est possible de réaliser des fonctions qui ne sont pas accessibles à un holon isolé et ainsi obtenir des holons de niveau supérieur. L'holarchie est un principe d'organisation, sur le modèle d'un organisme vivant, opérant selon un tel système de structures emboitées, chacune étant capable d'effectuer de manière autonome les taches à effectuer à son niveau, en étant reliée aux autres structures (holons). Ce modèle d'organisation a été codifié dans le cadre d'un mode d'organisation qui a été appelé "holocratie" et a fait l'objet d'un dépôt de nom de marque. Ce mode d'organisation, qui a été adopté par des compagnies, principalement aux Etats-Unis, vise à concilier la nécessité de laisser un maximum d'autonomie et de susciter l'initiative à chaque niveau, tout en faisant participer l'ensemble de la compagnie à des objectifs communs, la raison-d 'être de la compagnie. A ce titre, il s'agit d'un modèle d'organisation intéressant, qui préfigure peut-être des modes d'organisation futurs de la société.

samedi 14 février 2015

Peut-on réenchanter le risque? / Accepting the Risk?

In a In In  a recent book, the sociologist Gérald Bronner proposes a "reenchantment" of the risks. But what are the acceptable risks? Any human activity presents a risk and the author is probably right, when he criticizes the precautionary principle, which can easily lead to inaction. Still the risk issue cannot be dismissed so easily. Global technological risks are growing. Among them, major risks include nuclear weapons, the biological threat, global warming. Political leaders seem unable to understand them and even less to master them. We may close to a point when global risks might rise at a higher rate than the advantages brought by the technological progress. This situation has to be appraised carefully, with lucidity and discernment. Still, the author has two more arguments for convincing us to accept them . The first one is that anyway Earth will disappear in the future. Therefore, we should not worry too much. The second, is that the number of exoplanets that we discover outside our solar system is growing rapidly. Therefore, if the Earth is destroyed, humanity should be able to reach an exoplanet where it might migrate.

Dans un ouvrage récent, le sociologue Gérald Bronner propose de "réenchanter" le risque. Cette proposition conduit immédiatement à la question de savoir quel est le niveau de risque acceptable. Certes, le risque zéro n'existe pas. Toute activité humaine comporte un risque, car le résultat de toutes les actions humaines est incertain. Dès lors, on peut rejoindre l'auteur pour juger calamiteux le principe de précaution, car il favorise la déresponsabilisation, l'inaction devenant le meilleur moyen de ne pas se retrouver devant un tribunal. Pour autant, la question du risque ne peut pas être évacuée si facilement, car les risques encourus par l'humanité sont devenus considérables. Curieusement, l'auteur cite des situations plutôt anecdotiques, telles que la suppression de l'eau de Javel dans les hôpitaux, mais n'évoque pas les risques technologiques majeurs: une destruction de la planète par les armes thermonucléaires, le risque biochimique, un réchauffement climatique incontrôlé. Ces risques globaux sont d'autant plus préoccupants que les dirigeants politiques actuels semblent en mesure de les comprendre et encore moins de les maîtriser.  Tant que la menace ne s'est pas concrétisée, on peut toujours considérer qu'ils sont imaginaires. Malheureusement la destruction de la Terre est une expérience que personne ne pourra reproduire à loisir.Ces risques n'ont rien d'enchanteur.