Tree of life: un film magnifique de Terrence Malick et un espoir pour l'avenir. Terrence Malick oppose au monde dur et matérialiste, dans lequel il faut se battre pour réussir, la possibilité de faire triompher un message d'amour, incarné par une mère qui irradie tout le film par sa présence lumineuse. Tout le film part d'une vision gnostique: le monde est dur et même cruel et semble avoir été confié à un démiurge. Les justes sont souvent malheureux, comme l'illustre l'histoire de Job. Mais derrière cette matérialité sombre perce la Grâce, la vie, la présence aimante.
Le film témoigne du souhait actuel de retrouver des valeurs authentiques et d'échapper à l'égoïsme froid de la possession et de la domination. Le propos est admirablement illustré par la manière dont sont filmés les paysages et les personnages. Tout au plus, peut-on regretter des images de volcans et de galaxies, dont le spectacle nous laisse plus froids et qui nuisent à la cohérence du propos. Terrence Malik a été comparé avec Stanley Kubrick, mais sa vision métaphysique est très éloignée de l'univers matérialiste de Stanley Kubrick. Le caractère mystique du film fait plutôt penser à Andreï Tarkovski. Là où Andreï Tarkovski dirige sa caméra vers la Terre nourricière, Terrence Malik la pointe vers le ciel et la lumière du soleil. Mais le sentiment d'unisson avec le Cosmos, le sentiment d'une vibration commune parcourant tous les êtres leur sont communs, alors que chez Stanley Kubrick, l'homme est seul, face au silence de la nuit étoilée qui l'entoure.
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