Le prix Nobel de chimie, Paul Crutzen, a introduit le terme d'anthropocène, pour désigner une nouvelle ère géologique durant laquelle l'activité humaine contribue à modifier en profondeur l'environnement.
Dipesh Chakrabarty, professeur d'histoire, de civilisations et de langue sud-asiatiques à l'université de Chicago a montré dans un article publié dans Critical Inquiry en 2009, repris et traduit dans le numéro de janvier-février 2011 de "la Revue internationale des livres et des idées", à quel point l'intrication entre l'histoire humaine et l'évolution de l'environnement représente une révolution pour les historiens, qui ont encore du mal à admettre une telle conception. La plupart des spécialistes des sciences humaines ont tendance à dissocier "nature" et "culture" . Pour Dipesh Chakrabarty, les explications anthropogéniques du changement climatique signent la ruine de la distinction humaniste entre histoire naturelle et histoire humaine.
De la même façon que le réchauffement climatique bouleverse notre conception de l'histoire et de manière encore plus tangible, il transforme notre vision de l'avenir. En effet l'avenir ne peut plus être consiudéré comme totalement imprévisible. On sait à présent avec une quasi-certitude, qu'à moins de prendre des mesures immédiates, le simple fait de continuer notre développement économique comme avant, risque de nous précipiter dans une catastrophe écologique d'ici quelques dizaines d'années, c'est à dire dans un délai très court, qui appartient à l'échelle des temps géologiques et non plus historiques. Il devient donc indispensable de se préoccuper de l'avenir et de mettre en place des solutions pour éviter une évolution fatale.
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