Slavoj Zizek presents an interesting analysis of the present crisis, which he describes in apocalyptic terms. For Slavoj Zizek, the end of "Metanarratives" or "Big stories" is a loss, as we are facing the need to save humanity. He advocates for a collective effort, which is certainly a necessity. Presenting "communism" as the only alternative seems more dubious. It shows the gap which tends to widen between an economic and environmental reality which changes rapidly, and political concepts which remain basically the same as more than a century ago, at a time when economy was quite different.
Slavoj Zizek est devenu un des penseurs les plus en vue, en tant que représentant de la "pop philosophie". Le terme de "pop philosophie" parait quelque peu usurpé, car Slavoj Zizek est un penseur subtil, qui aime le paradoxe et qui est souvent difficile à suivre. Toujours est-il que cette réputation et sa faconde naturelle l'aident à se faire connaitre des média, ce qui est devenu la condition essentielle pour réussir en philosophie comme en littérature.
Son analyse de la "fin des temps", qui lui parait l'issue inévitable de l'évolution actuelle de la société, est donc intéressante à lire. On y retrouve une présentation des grandes crises qui frappent l'humanité : les "quatre cavaliers de l'apocalypse" que sont la crise écologique, les conséquences de la révolution biogénétique, les conflits sur les ressources et la la croissance explosive des divisions et exclusions sociales. Slavoj Zizek regrette à juste titre la "fin des grands récits", qui pourraient aider à organiser la défense de l'humanité. Il a raison d'affirmer que seul un effort collectif permettra de venir à bout des problèmes qui menacent l'avenir de notre société. Sa dénonciation des discours politiquement corrects visant à justifier des politiques de domination est également pertinente. Par contre, sa grille de lecture parait singulièrement dépassée. Voir dans la crise actuelle la fin du capitalisme telle que la prévoyait Marx, dans un contexte totalement différent n'aide pas à comprendre ni à fortiori à surmonter les problèmes actuels. Proposer le "communisme" comme seule alternative ne peut se comprendre, sinon par la volonté de se livrer à une provocation facile. Pourtant Slavoj Zizek est le premier à reconnaitre les drames suscités par une idéologie dont les résultats ont été partout de même nature. Son ouvrage illustre ainsi le décalage qui se creuse entre un environnement qui évolue rapidement et des concepts politiques qui puisent dans le passé et que les plus brillants penseurs semblent incapables de renouveler.
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