Alternative projects for a new world governance system are most often utopic. Some are even dangerous, as they can lead to the creation of activist movements, which intend to promulgate what is right or false, opening the way to a new kind of totalitarism, or some kind of magic thinking. On the other hand, sticking to the "reality principle", which considers any idealistic thinking as naive or hypocrite, leads to conflicts and to the destruction of human environment. Therefore finding a compromise, the "right middle" between this two attitudes is vital for the future. Therefore, rather than pretending to bring ready-made solutions, it seems more important to make mentalities to evolve through education and dialogue.
Les projets de vision alternative
du monde restent souvent utopiques. Ils peuvent être défendus avec acharnement,
même s’ils se situent en complet décalage avec la réalité présente ou future. Dans
certains cas, la défense d’un tel projet peut même prendre la forme d’un
activisme, pratiquant la désinformation et utilisant des méthodes
d’intimidation. Elle prétend alors incarner l’opinion, même si elle n’est que
l’expression d’une minorité. Elle peut aussi s’apparenter à une pensée magique, prête à imaginer le
monde, non pas tel qu’il est, mais tel qu’il devrait être. La pensée magique
refuse de prendre en compte les objections scientifiques, qui ne seraient pas
conformes à sa vision. Elle s’associe fréquemment à la pensée New Age,
pour imaginer des options fantaisistes.
De telles utopies, imposées par une minorité agissante, débouchent en
général sur de graves désillusions. Ainsi, certaines formes d’activisme
écologique, en refusant tout débat ouvert, risquent de mener à des impasses et
de détourner de l’écologie une large partie de l’opinion. Les mouvements
anarchistes, tout en proclamant des principes d’autogestion, n’hésitent pas à
imposer leur point de vue par l’intimidation physique ou morale et peuvent même
être tentés de poursuivre des actions terroristes.
Les idéologies, qui cherchent à
imposer leur vision du monde, peuvent mener à tous les excès. On sait les
conséquences qu’a entraînées l’idéologie d’un retour à la campagne dans un pays
comme le Cambodge, alors qu’elle pouvait paraître séduisante à un intellectuel
occidental éloigné de la réalité. Vouloir imposer une Utopie, en refusant de
prendre en compte toute la complexité du vivant et de la société ne peut
déboucher que sur un effondrement.
Inversement, le « principe de réalité » conduit à privilégier les
rapports de force et la volonté de pouvoir. Une telle conception consiste à interpréter
toute concession comme une faiblesse ou une ruse. Elle amène à considérer un
interlocuteur extérieur comme un ennemi en puissance, dont il faut s’isoler par
des murs et se protéger par la force armée. Elle mène à la course aux armements,
aux interventions préventives et à la pratique de sanctions de toutes sortes. C’est
une telle politique qui prévaut aujourd’hui, entraînant le risque d’un nouveau conflit mondial et d’une
destruction de l’environnement.
Il est donc très difficile pour un citoyen du monde actuel de sortir de
l’alternative entre « réalité » et « utopie ». Pourtant une
vision de l’avenir ne peut être jugée satisfaisante que si elle est
suffisamment réaliste, tout en étant portée par un système de valeurs.
Agir avec pragmatisme, en fonction des circonstances rencontrées et des
situations humaines vécues, s’impose d’autant plus que l’avenir comporte de
nombreuses incertitudes. Les changements rapides, susceptibles de survenir, peuvent
amener à réviser des points de vue qui semblaient acquis peu de temps
auparavant.
Plutôt que vouloir définir des objectifs intangibles à partir de
positions idéologiques, il paraît donc plus utile de travailler à faire évoluer
les mentalités, de manière à cultiver une attitude juste et une ouverture d’esprit
suffisante pour affronter les situations nouvelles qui vont se présenter dans
l’avenir.
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