Ce blog rassemble des informations et des réflexions sur l'avenir qui nous attend.

This blog presents informations and views about the future.

vendredi 23 décembre 2011

Le monde plat / The flat world

In the presently dominant materialistic and individualistic culture, traditionnal values do not constitute the refrence any more, but have not been replaced by alternative values. Instead, the consumption of goods is now the supreme value of the economic system and publicity frames the symbolic views of individuals.
Globalization tends to create uniform cultural references throughout the world, flattening the world. As expressed by Thomas L. Friedman, "the world is flat". The concept of a "flat world"  can be understood, as meaning that vertical (or "transcendant") values have disappeared and that we are now moving in a  horizontal (or "immanent") material  plane. We seem to have reached the time of the "last man", which had been announced by Nietzche. Reinventing vertical values seems the main task for the society to come.

Individualisme et matérialisme vont de pair. L'être humain qui se considère comme une entité purement matérielle, se sent séparé des autres. Les collectivités humaines sont perçues comme des ensemble de particules solides, qui se croisent et parfois s’entrechoquent, mais sans jamais s’interpénétrer. Dans cette société matérialiste et individualiste, la déconstruction des systèmes traditionnels de valeurs  n’a pas, pour le moment, donné place à un système de valeurs cohérent, susceptible de se substituer aux systèmes plus anciens. a consommation est devenue, en lieu et place des valeurs traditionnelles, le principal objectif assigné aux membres de la société. Dépenser, consommer deviennent les principaux moyens de relancer une économie qui décline lorsque la consommation ralentit.  
   La vision symbolique du monde est façonnée par la publicité, qui fabrique  une représentation du monde à sa convenance. Un monde habité par des personnages jeunes, beaux et performants, auxquels ils faut se conformer sous peine de rejet. Alors que dans l’Antiquité, les citoyens d’Athènes étaient entourés par les statues de dieux et de héros, le citoyen moderne est environné par la publicité. Les marques et notamment les marques de luxe tendent à remplacer les anciens signes de distinction comme marqueurs de différentiation, qui. Seul l’argent est utile pour accéder à ces nouveaux marqueurs.

Captage et stockage de CO2 / CO2 capture and storage

CO2 capture and storage (CCS)   is a potential option for reducing large carbon dioxide emissions from coal-fired power plants and other energy-intensive industrial plants such as refineries, cement factories, ironworks. Three types of geological underground storage can be considered: depleted oil and gas reservoirs (around 920 Gt capacity), unused coal seams (5-150 Gt) and deep saline aquifers (400-10 000 Gt). Coal-fired power plants are the main contributors to  CO2  emissions.  
Two major difficulties remain. A first one is the cost, between 50 and 100 € /t of  CO2 , which doubles the cost per kWh produced from a coal fired power plant. The second difficulty is the acceptance of large underground  CO2  storage facilities, by the population living near by. Therefore, it is not clear presently that the CCS option will be ready in due time for reducing substantially  CO2  emissions and coal-fired power plants remain a major threat for the climate.

Le captage et le stockage géologique de CO2 pourraient permettre d’éviter les émissions concentrées de CO2 provenant de certaines installations industrielles. Ces installations peuvent être par exemple des raffineries, des cimenteries, des installations de sidérurgie, mais ce sont les centrales thermiques opérant au charbon qui constituent le principal enjeu. De tous les combustibles fossiles, le charbon est le plus pénalisant en termes d'émissions de CO2. Les émissions des centrales thermiques, dont la plus grande partie provient des centrales au charbon, rejettent des quantités de CO2, qui représentent environ 40% des émissions mondiales liées à la consommation d’énergie, soit 12 Gt/an sur un total de 29 Gt/an[1]..
   La mise en œuvre d'une chaîne de captage, transport et stockage géologique de CO2 soulève deux types de problèmes: D'abord un problème économique: le coût de la tonne de CO2 évité se situe actuellement entre 50 et 100 € /t. Étant donné qu'une centrale conventionnelle au charbon émet pas loin d'une tonne de CO2 par MWh, on constate que cela revient pratiquement à doubler le coût de la production d'électricité; il est donc très important de réduire le coût de la chaîne de captage-stockage, tout particulièrement au stade du captage, qui représente la part la plus importante de ce coût. Il faut aussi parvenir à réduire la consommation d’énergie associée au captage-stockage, qui pénalise fortement le rendement de la centrale[2].

mercredi 14 décembre 2011

Anticiper les ruptures/ Anticipating disruptions



Disruptions seem difficult to avoid, as the present technical and economic system does not seem able to cope with the challenges ahead.    Two main cases can be considered:

1) fostering innovation for generating positive disruptions; if successful, such positive disruptions may provide appropriate answers.                                                
2) improving resilience, in order to be able to face negative disruptions, such as those which might result from global warming.

In both cases, a new way of thinking becomes essential, both for initiating innovative solutions and for making them acceptable to the public

Les ruptures apparaissant inévitables, la démarche à entreprendre pour préparer l’avenir devrait comporter deux volets :
1) promouvoir les innovations, qui pourraient correspondre aux ruptures positives et réfléchir à la façon de favoriser l’implantation de nouvelles filières dans des secteurs tels que par exemple le photovoltaïque ou le stockage d’énergie. 
2) améliorer la résilience du système économique, en considérant qu’il sera difficile de prévoir et de surmonter totalement les difficultés à venir et que des catastrophes ne peuvent être exclues. Ceci concerne des questions telles que le réchauffement climatique ou l’épuisement possible de matières premières stratégiques. La lenteur des négociations climatiques fait craindre que des mesures, si elles sont prises, arriveront sans doute trop tard. 

Les voies d'avenir / Potential paths for the future

Present challenges: rarefaction of resources, environment degradation, loss of biodiversity, local pollution, global warming, and economic crisis. result in a major risk of collapse. A global transition is required, involving major changes in economy and the social life.  Two major paths can be considered. A first option is based upon the idea that technological progress will be able to provide the solutions needed, through new forms of human and machine intelligence. A quite different position is held  by the degrowth movement, which considers technological progress as a threat and recommends to limit the consumption of energy and raw materials, while raising the efforts for environment protection. It is possible to reconcile, at least partially  ,these two visions, by recognizing the need for a continuous growth of the complexity of the economic system, through the continuous increase of knowledge, creation and building up  of new connections. Such an evolution will be acceptable, only if it helps to achieve an evolution towards a symbiosis with the environment, by minimizing the consumption of non renewable resources and the production of waste.Thus, the future will depend upon the capacity of our society to take into account the general interest. It is only in such a case that it will become possible to avoid major conflicts, which might result in a global collapse. It is only by combining general interest and complexity progression, that we may hope to reach a "new civilization", which will be able to overcome the present challenges. 

Des défis sans précédent: raréfaction des ressources, dégradation de l’environnement, perte de biodiversité, réchauffement climatique et crise économique, entraînent un risque d’effondrement à l’échelle planétaire. La seule prise en compte du profit à court terme ne peut déboucher sur des décisions permettant de préserver l’intérêt national et de réduire les tensions sociales à l’échelle de la planète. Une transition globale est requise, qui implique des transformations importantes dans l’organisation économique et sociale. Deux grandes voies sont généralement présentées pour surmonter ces défis. La première s’appuie sur le progrès technologique pour résoudre l’ensemble des problèmes grâce à de nouvelles formes d’intelligence homme-machine. A l’inverse, pour les partisans de la décroissance, le progrès technologique ne fait qu’aggraver nos problèmes et le seul moyen de préserver l’environnement consiste à réduire volontairement notre consommation de ressources naturelles. Il est possible de réconcilier, au moins en partie, ces deux visions apparemment opposées par une réflexion sur la nature du progrès. 

dimanche 11 décembre 2011

Le dramatique échec de la Conférence de Durban / The dramatic failure of the Durban Conference

As expected, the Durban Conference has been a dramatic failure. At the end of this Conference, none of the main emittors of GHG, China, United States, Russia, Japan, Canada has taken any clear commitment. A commitment might be taken in 2015 and take effect from 2020. It means that, even in the most favourable case, nothing serious will be decided earlier, whereas, already now, it appears that 2020 would be in any case too late for reaching the goal of a 2°C limitation of the temperature.
The Kyoto Protocol will be renewed for 5 or 8 ans, but without Canada, Russia and Japan. The constraints will be supported by countries which represent 15% of CO2 emissions, mainly the European Union, although it represents now only 12% of the emissions. China, as the first world emittor, will bear no constraint, but will continue to receive credits from the European Union for any action it would undertake. It will be very difficult to move from such a position, but it is the whole planet which will be the victim

Comme on pouvait le craindre, la conférence de Durban débouche sur un échec. Cet échec apparaît comme particulièrement sévère et révélateur de l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations climatiques actuelles. A l'issue de la conférence aucun des grands pays émetteurs de CO2, Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Japon, Canada n'a pris d'engagements. Un accord contraignant pourrait être signé en 2015 pour une entrée en vigueur à partir de 2020. Cela signifie, que dans l'hypothèse favorable, mais nullement certaine où cette feuille de route serait respectée, rien de significatif ne sera fait avant, alors que la période qui va jusqu'à 2020 va être décisive et qu'ensuite, il sera trop tard pour respecter la limite des 2°C d'élévation de la température moyenne.

dimanche 27 novembre 2011

Le gaz naturel: une énergie de transition / Natural gas: an attractive option for the energy transition

Natural gas will play an increasing role for the supply of energy in the years to come.Its resources are abundant, especially taking into account unconventionnal natural gas, which has made United States the first natural gas producer in the world. Furthermore, it is a comparatively clean energy source, especially when compared to coal. It emits around twice less CO2 than coal per unit energy produced. Furthermore the efficiency of a gas-fired combined cycle power plant is higher, around 60%, resulting in a futher reduction of CO2 emissions when compared with coal. Natural gas can be combined easily with renewable energy sources. Gas-fired combined cycle power plants can be used for compensating the intermittence of renewable energy sources, sun and wind, without the need of very large and expensive energy storage devices. The combination natural gas + renewables represents an attractive transition option, before the combination renewables + storage becomes economically acceptable.  

Le  gaz naturel joue un rôle croissant dans le bilan énergétique mondial, sur la base de ses atouts reconnus. C’est la plus propre des énergies fossiles , conduisant à des émissions en CO2 réduites par rapport à l’ensemble des autres énergies fossiles. Les réserves prouvées sont équivalentes à plus de 60 ans de consommation au rythme actuel, pour le gaz conventionnel et les ressources, qui sont considérables,  devraient permettre d’exploiter des quantités de gaz naturel très supérieures aux réserves actuelles. Par ailleurs, il existe des ressources très importantes en gaz non conventionnel: gaz de houille, gaz de schiste, gaz dissous dans les aquifères, gaz profond, gaz provenant de gisements à faible perméabilité, hydrates. Grâce au gaz non conventionnel, les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial de gaz naturel. Le gaz naturel se prête à des utilisations souples et performantes et émet sensiblement moins de gaz à effet de serre par unité d'énergie produite au cours d'une combustion stœchiométrique que le charbon (de l'ordre de 2 fois moins : 47 kg de CO2 par GJ contre environ 105 dans le cas du charbon).   

Réchauffement climatique: les progrès arriveront trop tard / Global warming: Technologies will arrive too late

Will it be possible to avoid the global warming? It seems more and more dubious. At the political level, only the European Union has decided  further  cuts of GHG emissions. The economic crisis will make such decisions more and more difficult to implement. The nuclear power phase-out in Germany and some other European countries will favour the use of coal and make this goal even more difficult to achieve.  The public opinion tends to think that technology can bring an answer to any problem. In the area of energy, it is certainly not the case. Energy conservation is a must, but energy is vital for the economy and energy savings alone cannot provide a solution to the problem.  Alternative technologies are not ready. In the case of wind and solar power, huge investments will be needed  and the issue of energy storage is not yet solved. In the case of coal-fired power plants, it is not clear yet that CCS is a realistic option, due to the economic costs, the risks involved and the potential reluctance of public opinion. New, more competitive options, are needed and it will take time. They may arrive too late, by 2030 and beyond.

Sera-t-il possible d'agir à temps pour éviter le réchauffement climatique? On peut craindre de plus en plus que ce ne sera pas le cas. Au niveau politique, seule l'Union Européenne est engagée dans un programme contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre au delà de 2012, alors que sa contribution à ces émissions est devenue mineure.  Elle est aux prises avec une crise économique qui est devenue de loin la principale préoccupation de l'opinion et des dirigeants politiques. La sortie du nucléaire de l'Allemagne et d'autres pays européens va favoriser l'utilisation du charbon et rendre la tâche encore plus difficile.

Environnement et politiques publiques / Environment and public policies

When adressing environmental issues, three basic attitudes are possible, as it has been shown by Dominique Bourg. The first one is the most radical, "deep ecology" position which considers that it is necessary to shift from an anthropocentric to a biocentric  system of law and reference. Although it has the merit to show that nature has an intrinsec value, not limited to its utility for man, such a position seems to be too extreme for being accepted in a democratic regime, at least in the present situation. A second position refers to the "Imperative of Responsibility" of Hans Jonas. For Hans Jonas, this imperative is the most important, and he tends to rely upon a "government by experts". Since that time. the public opinion, at least in occidental countries, is less and less favourable to let experts decide what is the best for the community. Establishing a strong link between environment protection and democracy seems the best way to follow, but it is not easy, as the general public is not fully aware of the real issues Furthermore, politicians are mainly driven by short term issues, which correspond to the length of their political mandate.  It is therefore necessary to introduce some mechanism, which might help to take into account longer term issues, but it is still lacking and remains difficult to impliment. 

Face aux questions d’environnement, trois attitudes sont possibles, comme l’a montré Dominique Bourg [1] Ces attitudes peuvent inspirer trois types de politiques publiques.
 La première est celle de l’écologie radicale, ou « écologie profonde », qui préconise un système de juridique non plus anthropocentré, mais biocentré. Le concept d’écologie profonde a été introduit par le Norvégien Arne Naess [2]. L’idée que l’espèce humaine ne devrait pas jouir de droits supérieurs à ceux des autres espèces, a inspiré les mouvements antispécistes, qui défendent les droits des animaux et se manifestent par des actions militantes, parfois violentes. Les principes de l’écologie radicale ne sont actuellement admis par aucun système politique, mais contribuent néanmoins à faire évoluer l’opinion en attirant l’attention sur le fait que la vie a une valeur intrinsèque, qui ne se limite pas à l’usage qu’en fait l’homme. Cette question reste néanmoins l’une des plus difficiles, car les principes éthiques devant guider les textes de loi ne semblent pas clairement définis et restent débattus.

mercredi 16 novembre 2011

Pour un monde viable / For a viable world

The book written by Michel Griffon and his son Florent, presents an interesting worldview from a sustainable development perspective. The authors prefer to consider what they call a viable development, refering to the work of the mathematician Jean-Pierre Aubin. The theory of viability, already presented in this blog, defines the conditions to fulfill for a system, in order to remain during all its evolution within the area of viability. For achieving a viable development at a global level, the authors propose to ensure 1) the capacity of renewal of the resources, 2) the capacity of resilience 3) the capacity of evolution. In order to perform the required transformations, they consider that it is necessary to implement a new attitude or "ethos". they described what might be a viability ethos, wfich would be an ethos of knowledge, consciousness and confidence. As a result, a new era remains to be invented, the era of the "viabilis homo".

L'ouvrage écrit par Michel Griffon et son fils Florent, présente une intéressante vision du monde dans une perspective de développement durable. Les auteurs préfèrent parler de développement viable, en s'inspirant des travaux du mathématicien Jean Pierre Aubin. La théorie de la viabilité, dont il a été question dans ce blog, étudie les conditions à respecter pour qu'un système puisse rester tout au long de son évolution dans son domaine de viabilité.  Pour parvenir à un développement viable à l'échelle de la planète, les auteurs préconisent d'assurer 1) la capacité de renouvellement des ressources, 2) la capacité de résilience et 3) la capacité d'évolution.  Pour provoquer les changements nécessaires, ils estiment qu'il faut parvenir à créer un nouvel état d'esprit ou "éthos" et décrivent ce que pourrait être un éthos de la viabilité, un éthos de la connaissance, de la conscience et de la confiance. Il s'agirait ainsi d'inventer une nouvelle ère, celle de l'"homo viabilis"

Vers un nouveau Moyen-âge / Towards a new Middle-age?

Our civilization, and more specially the western civilization around the United-States, has been often compared to the Roman Empire. This Empire is not bounded by borders and its power extends worldwide through the globalization, with language, media, science and technology. Still, it is threatened and challenged. Even democracy and liberty which were emblematic of this Empire seem in danger. Economic tensions rise everyday end therefore the decline and the fall of the Empire cannot be excluded any more. If it happens, the situation might become very similar to what happened to the Roman Empire. The major turbulences created by such an event might open a "dark age", during which complexity and knowledge would recede. New feodalities would emerge and create some  restricted safe areas, surrounded by  miserable and dangerous territorities. Still, new vertical values might emerge, similar to those which had been instaured by christianity during the middle-age, when money was despised and honour was the supreme value, which might help to build a new promising era. It is perhaps the only way to achieve such a transformation of values. Still, the risks involved are such, that it seems much preferable to anticipate the dangers ahead, in order to avoid such a fracture.

Notre civilisation et plus particulièrement celle qui peut être qualifiée de façon quelque peu schématique comme la « civilisation occidentale », a été souvent comparée à l’Empire romain. Les États-Unis sont au centre de ce nouvel Empire, comme Rome l’était au centre du monde ancien. Cet Empire, qui n’est pas délimité par des frontières, englobe la totalité du monde [1]. La mondialisation est un moyen d’étendre son pouvoir et d’imposer sa logique. Sa domination est assurée par la puissance des armes, mais aussi au moyen du soft power de la langue, des média, de la science et de la technique [2].

mardi 15 novembre 2011

Le Grand Basculement / The Great Swing

The book "The Great Swing" is inspired by "The Great Transformation" written by Karl Polanyi. The comparison is quite instructive. The "Great Transformation" lead to the welfare society in Europe, after the second world war, in order to avoid a comeback of the crisis and totalitarism as a consequence. The authors of the "Great Swing" observe that this path is no more followed and appeal for a new great transformation at a global level, linking economy and social policy, for avoiding major fractures. Still an ambiguity remains. As the authors have point pointed out, the "Great Swing" corresponds to the ascent of emerging countries, which have strongly reinforced theit position in economic and political terms. Therefore the overall balance becomes difficult to appreciate. Can the present situation be explained by a failure of the liberal policy or by a success of emerging countries through globalization? The lack of vision and anticipation of the policies lead by the old industrialized countries, which are now moving a path which may be fatal for them, seems obvious. Still, the issue of a decline of the previously dominent countries in the North and the West is not analysed , which is one of the limitations of this otherwise stimulating book.

Le titre de l'ouvrage de Jean-Michel Severino, directeur de recherches à la Fondation pour la Recherche sur le Développement International (FERDI) et de Olivier Ray, économiste à l"AFD, est inspiré par celui que Karl Polanyi avait donné à son ouvrage de référence: "La Grande Transformation". "Le Grand Basculement" est donc présenté comme le pendant actuel à l'ouvrage de Karl Polanyi, ce qui en situe l'ambition. La comparaison entre la situation que décrit Karl Polanyi et la situation actuelle est en effet fort instructive. La "grande transformation", c'est celle qui a conduit à mettre en place la société sociale-démocrate et l’État providence après la seconde guerre mondiale, pour éviter de retomber dans la crise et l'arrivée au pouvoir du totalitarisme. 

lundi 14 novembre 2011

Le darwinisme économique n'a pas besoin de vision d'avenir / The Darwinian economy does not need any vision of the future

Darwinism has become the main feature of the present neo-liberal paradigm, despite the fact that Darwin himself rejected such an interpretation of his theory. As a worldview, it is very convenient for those who detain the wealth and the power. It is appropriate at a certain level for adusting supply and demand, but becomes clearly inadequate, not only when general interest is involved, but also when anticipating innovative options becomes necessary. Still, it remains the basic ideology of present-time economic system. As a result, there is a lack of anticipation and prospective thinking about the future, which becomes useless, if everything is driven by the invisible hand of the market.

Le darwinisme est devenu le paradigme dominant en économie  et sert de justification au néo-libéralisme, bien que cette interprétation ait été récusée par Darwin lui-même.  En effet, celui-ci peut ainsi proclamer que le laisser-faire est la meilleure des doctrines puisqu'il conduit au triomphe des plus aptes. Une telle doctrine est particulièrement séduisante pour les riches et les puissants, car, non seulement elle permet de ne pas remettre en question leur situation, mais elle leur confère un brevet de supériorité comme faisant partie des plus aptes et des plus intelligents. 

dimanche 13 novembre 2011

Le stockage d'énergie, condition de déploiement des énergies renouvelables / Energy storage as a prerequisite for renewable energy sources deployment

An extensive use of renewable energy sources requires finding an appropriate solution for energy storage. Renewable energy sources, such as wind and solar, are intermittent, and therefore some kind of back-up is needed for meeting the demand.  It can be provided by a gas-fired combibed cycle power-plant, but for increasing the penetration of renewable energy sources, while reducing the use of fossil fuels, some kind of energy storage system is needed. Large capacity storage is provided by pumped hydro-storage systems, but they are limited by the number of appropriate natural sites and the large size of the installations. In such a case, the storage location is generally located far from the production site. Therefore, large electricity transport costs are involved, together with resulting energy losses.  Such systems are clearly not appropriate for short duration intermittencies.  Other storage systems , such as batteries or flywheels,  are then required. Energy storage is quite costly. As practised now, it can represent 50 to 150 €/ MWh. These figures do not include the cost of electricity transportation. It is therefore a priority to develop new more cost-efficient energy storage systems. It is especially important to develop systems which could be cost-effective while being displayed near the production site. Liquid phase chemical systems, compressed air storage systems are potential candidates, but no option can  be considered as wholly satisfactory and energy storage remains until now the main hurdle to overcome for developing renewable energy sources.  

Un recours très étendu aux énergies renouvelables implique de résoudre un problème particulièrement critique qui est celui du stockage d'énergie. En effet les énergies renouvelables, éolien et solaire sont intermittentes. Le vent peut s’arrêter et souffle à des vitesses très variables. Le rayonnement reçu du soleil est aussi très variable et s'annule la nuit. L’intermittence des systèmes de production d’électricité utilisant une énergie renouvelable (solaire, éolien), peut être compensée en modulant la puissance d’une centrale thermique opérant en back-up (telle qu’une centrale au gaz à cycle combiné). Pour augmenter le niveau de pénétration des énergies renouvelables, il faudra dans l’avenir recourir à des systèmes de stockage d’énergie de grande capacité

dimanche 30 octobre 2011

Pearltree pour préparer l'avenir / for preparing the future

arojey et Prospective / Future studies / Energie / Energy / Environnement / Environment dans rojey (arojey)
Internet links for "Future at stake"

Liens internet pour "L'avenir en question"

Pétrole contre nourriture? Oil against food?

Biomass is already ensuring roughly 10% of the primary energy supply in the world, i.e. 1 G toe from 11 Gtoe. Wood is the main contributor. A large proportion of this biomass is used nder poor conditions and contributes to deforestation. Human food represents the equivalent of 600 Mtoe, and clearly the energy demand might threaten a proper access to food if biomass is extensively used for energy production. Biomass used for firing boilers can be provided to a large extend by waste (waste from wood constructions, biogas from organic waste). This is not the case with biofuels, which are produced from sugar extracted from sugar plants or derived from starch crops. From 419 Millions tons of cereals produced in 2009 in United States, 119 Millions have been transformeinto ethanol for producing biofuels. This production of biofuels competes then directly with food needs.  For this reason, R&D work is aiming at the production from biomass fraction which cannot be used for food, such as lignocellulosic biomass. Attemps are made also fopr prodicing biofuels from microalgae in bioreactors. These different options are costly and it is still difficult to know if they might be developed at a large scale and when.  

C’est dans le domaine de l’énergie que la demande pourrait être potentiellement la plus importante. De toutes les énergies renouvelables, la biomasse est celle qui est la plus facilement substituable aux énergies fossiles. En effet l’énergie issue de la biomasse est utilisée sous forme de combustibles solides, liquides ou gazeux, qui peuvent remplacer dans certaines conditions des combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole ou le gaz naturel.

samedi 29 octobre 2011

Une chimie verte ? / A green chemistry?

Biomass is becoming more and more attractive as a raw material for the production of a wide array of materials and products. Some of these applications have been known for a long time, such as the production of cotton fibers for the textile industry or the transformation of lignin into paper pulp. New applications are now growing very fast, for materials (fibers for composite materials) and products. A growing share of the oil used for chemistry might be displaced by biomass in the years to come and biorefineries might replace, at least partly, oil refineries.

Les usages alimentaires de la biomasse ne sont pas les seuls. La biomasse est utilisée aussi pour la production de fibres, de produits chimiques et pour la production d’énergie.  Dans tous ces domaines, les applications tendent à se multiplier, notamment pour remplacer le pétrole comme matière première, entraînant des risques de conflit avec les usages alimentaires.

Energie, matières premières et environnement / Energy, raw materials and environment

Presentation based upon the book "The future at stake"

Présentation à partir des thèmes discutés dans l'ouvrage "L'avenir en question"

lundi 24 octobre 2011

De la prédation à la symbiose / From predation to symbiosis

 Man has behaved as a predator from the origin. Hunting and gathering was the way of collecting food in prehistoric time. The Neolithic revolution introduced agriculture and farming, enabling the human population to grow up to the present level. Presently, this level is so high, that human activities represent a threat for the environment. The economic system remains based upon predation, which consists in picking up from the environment the resources which are needed and rejecting waste. Thus, it becomes necessary to develop a new way of operating the economy, which is no more based on predation but symbiosis. As opposed to parasitis, symbiosis makes the coexistence between different species mutually beneficial. Man can bring to the nature his intelligence and help the environment to improve its resilence, but it requires a new way in handling natural resources, such as a systematic recycling of raw materials in order to reach a near zero waste situation, in order to create the conditions of a "sustainable evolution".

L’être humain pour survivre a été depuis l’origine des temps un prédateur, puisant sur les ressources que lui offrait son environnement. Les chasseurs cueilleurs de la préhistoire se contentaient de prélever autour d’eux les aliments dont ils avaient besoin. La révolution du néolithique, en introduisant l’agriculture, l’élevage et l’industrie a profondément transformé les conditions de vie de l’espèce humaine, en modifiant à son profit le milieu naturel, de façon à disposer de ressources alimentaires de plus en plus importantes. C’est cette transformation qui a permis l’explosion démographique de la population humaine. Elle a également permis à la plus grande partie de la population d’être libérée du souci de trouver de la nourriture et de pouvoir se consacrer à d’autres activités. 

mercredi 19 octobre 2011

Le développement durable, un concept hybride pour une période de transition / Sustainable Development, a hybrid concept for a transition period

The concept of « sustainable development » has been proposed in 1987 by Gro Harlem Bruntland, was then Prime Minister of Norway, as an attempt to conciliate economic development and environment preservation. This concept has encountered a great success. It has been used both by communities and enterprises. It has helped to alleviate somewhat the policy based on short-term demand and to take into account broader views. 
At the same time the concept of "sustainable development" as conceived until now presents also limitations. It can be interpreted as consisting to operate mean adjustments, when radical changes seem required. The notion of "development" is by itself ambiguous, as it remains close to the notion of "growth", bringing the question whether or not illimited growth is possible and what lind of growth might remain sustainable. Therefore, it can be considered as a "hybrid" concept, which can help us to organize the transition from the "growth" system of the pasr, bringing us to the "sustainable evolution" of the future.

   Le concept de « développement durable »[1] fut proposé en 1987 par Gro Harlem Bruntland, qui était alors Premier Ministre de Norvège, comme une tentative de concilier les notions de développement économique et de préservation de l’environnement. Le développement durable était présenté comme une politique se situant à l’intersection des préoccupations économiques, sociales et environnementales. Selon la définition devenue célèbre de Gro Harlem Bruntland, le développement durable consiste à « satisfaire les besoins actuels, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». 

samedi 15 octobre 2011

Echapper au goufre entropique / Escaping the Entropy Abyss


L’économiste N. Georgescu-Roegen a été le premier à concevoir la portée très générale de la génération d’entropie et à introduire ce concept dans le champ de l’économie. Il a montré que toute activité humaine produit des changements irréversibles dans la nature, en générant de l’entropie, c'est-à-dire plus de désordre dans l’univers. La génération d’entropie est liée d’une part à la consommation d’énergie et d’autre part au rejet de déchets dans l’environnement [1]. La génération d’entropie résultant des activités humaines peut paraître irrémédiable et même incompatible avec tout développement durable à long terme. Partant de ce constat, N. Georgescu Roegen en a conclu que le seul remède possible consiste à réduire les niveaux de production et de consommation, en priorité bien sûr dans les pays les plus développés et les plus riches [2]. Il a été ainsi le précurseur des théories de la décroissance. Le concept de décroissance a ensuite inspiré tout un mouvement d’opinion qui défend une vision alternative de l’économie [3], [4]. La question se pose toutefois de savoir si l'engloutissement dans le« gouffre entropique », selon l’expression utilisée par Jeremy Rifkin [5] est inéluctable.Pour y échapper, il existe en fait trois moyens.

Surfer sur l'antiécologie/ Surfing on antiecology

The last book by Pascal Bruckner is a good exemple of a series of books which aim at gaining a wide audience by criticizing the warnings that ecology is providing. Although the author is not a scientist, his lack of knowledge of the subject itself is appaling. The main claim, which is far from new,  is that ecology is an antihumanism. His superficicial review of ecological positions misses the real questions that we have to consider today. How ecology can become a central issue shared by everyone, rather than being supported by small groups? How to promote a truly democratic debate rather than activist positions, incompatible with an authentic thinking.

L'antiécologie représente un filon d'édition auquel différents auteurs allant de Claude Allègre à Luc Ferry, en passant par bien d'autres, se sont adonnés avec délectation. Le dernier ouvrage de Pascal Bruckner "Le fanatisme de l'Apocalypse- Sauver la Terre, punir l'homme" est une   illustration de la façon d'exploiter ce filon. Suggérant que l'écologie, du moins celle qui avertit des dangers à venir, est le fait d'une secte s'appuyant sur des positions souvent ridicules, voire cocasses, il reprend la vieille thèse de Luc Ferry consistant à affirmer que l'écologie est un antihumanisme, conduisant à un nouveau fascisme. Au passage, il montre qu'il n'a pas pris le soin d'étudier son sujet, en faisant preuve d'une grande incompréhension de questions essentielles telles que celles qui concernent le réchauffement climatique. Il passe ainsi à côté de la véritable question, qui est de savoir quelle place l'écologie peut occuper dans notre société, comment elle peut devenir la préoccupation de tous, plutôt que l'apanage d'un petit groupe et comment promouvoir autour des enjeux qu'elle représente. un vaste débat démocratique plutôt qu'un activisme incompatible avec une pensée véritable.

jeudi 13 octobre 2011

L'avion à hydrogène / Hydrogen plane

Hydrogen, which was considered with much hope, as a clean fuel for cars is encountering major dificulties, and it seems unlikely that it might be widely used for such applications in the near future. Later on, other solutions like the electric car might be preferred. Still, hydrogen might be the most attractive option in the future for commercial planes, as hydrogen is the fuel with the highest specific energy content, as alternative options for replacing kerosene are lacking. A new project, NACRE (New Aircraft Concepts Research), has been launched, for investigating the features of a future plane propelled by hydrogen, with teams from 12 pays of the European Union and Russia. Still, such an option could be used commercialy only in the long term  (by 2050). The main difficulty remains the storage of hydrogen, which for such an application should be stored liquid at -253°C. Storage in high presure tanks seems unappropriate and the use of hydrures would lead also to a significant increase of the mass to be transported.


L'hydrogène, qui avait suscité de nombreux espoirs dans le secteur automobile peine à s'imposer. Les difficultés de transport et de stockage, jointes aux coûts associés à la pîle à combustible, ont renvoyé son éventuelle utilisation sur des véhicules commerciaux à beaucoup plus tard. Par contre, l’hydrogène va peut-être trouver une place de choix dans le secteur aérien. En effet de tous les carburants, l’hydrogène est celui qui stocke le plus d’énergie par unité de masse, ce qui est un avantage majeur pour l’aviation. En outre, dans ce secteur, il n'existe pratiquement pas d'alternative au kérosène, en dehors des biocarburants, dont un très large usage risque de poser de graves problèmes, en termes d'allocation des sols. De nouveaux concepts d’avions mettant en œuvre l’hydrogène comme carburant, sont étudiés actuellement dans le cadre d’un projet de recherche européen qui a été lancé récemment, le projet NACRE (New Aircraft Concepts Research), qui réunit des équipes de recherche et plusieurs grands constructeurs d’avions de 12 pays de l’Union Européenne et de Russie. Néanmoins, une telle option ne pourra être appliquée qu’à long terme (à l’horizon 2050). La principale difficulté reste le stockage de l'hydrogène, qui pour cette application devrait être utilisé liquide (à -252,87°C), ce qui pose évidemment de nombreux problèmes économiques et pratiques. Le stockage dans des réservoirs sous pression parait inapproprié et l'utilisation d'hydrures conduit également à alourdir considérablement la masse à transporter.


dimanche 9 octobre 2011

Des négociations climatiques dans l'impasse / Climate negociations at a deadlock

Whereas the risks of a catastrophic global warming increase, international negociations  appear more and more clearly at a deadlock.  A few years ago, the international public opinion seemed ready to accept the changes required by the situation.  Now, the economic and financial crisis is the only big priority for most industrial countries. 
The Copenhagen Conference has been deceiving, even if some important measures have been decided concerning deforestation and the help to developing countries. It seems that no major results can be expected from the next Conference of Durban at the end of 2011. The objectives aiming at a 2°C increase of the mean surface temperature of the Earth seem more and ùore unlikely to be reached. Now, it becomes more and more likely that the worst scenario will happen and we need to think how to pritect ourselves, as best as we can from floodings and droughts. It seems that only big catastrophies can lead to a significant change.

Alors que les risques d'un réchauffement climatique catastrophique s'aggravent, les négociations internationales apparaissent de plus en plus clairement comme étant dans une impasse. Le protocole de Kyoto avait semblé marquer une première étape. Malgré des objectifs modestes, réduire d'ici 2012 de 5,2% les émissions de CO2 par rapport au niveau de 1990, il n'a pas été adopté par des pays industrialisés faisant pourtant partie des mieux nantis, en l'occurrence les Etats-Unis et l'Australie. En outre, la division entre pays industrialisés et pays en voie de développement apparait de plus en plus problématique, la Chine, devenue entre temps le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre ainsi que la Corée du Sud figurant parmi les pays en voie de développement. Les travaux du GIEC, le Groupement  International pour l'Étude du Changement Climatique ont permis d’établir des scénarios de référence pour le changement climatique. Le GIEC dont le président est Rajendra Pachauri et Al Gore, ont  reçu collectivement le prix Nobel en 2007 pour leurs efforts de sensibilisation de l'opinion. L'opinion internationale pouvait sembler prête à accepter les changements nécessaires, mais depuis, la crise économique et financière est passée par là. Aux États-Unis et en Europe, elle domine les priorités politiques, au point que les autres considérations deviennent inaudibles.

jeudi 6 octobre 2011

La Grande Peur / The Great Fear

Great hopes have been replaced by great fears. Our time is dominated by a Great Fear, a dragon with multiple heads, the major risks: nuclear plants and weapons, epidemies, chemical plants and chemicals, GMO's, climate change, global pollution, resources scarcity.  Some would like to eliminate this risks by applying radical measures, resulting from the strict application of the now famous Precautionary Principle.  But suppressing a risk can create another one. Eliminationg nuclear plants reveals the drawbacks of windmills.In fact all major risks are tied together and the "zero risk" does not exist. The only resonable option is to compare the different alternatives and to choose not the one which presents no risk, but the one which is most compatible with the general interest, defined in a democratic way. Rather than remaining paralyzed by the Great Fears, it is necessary now to imagine a positive future.  

Aux grandes espérances ont succédé les grandes craintes. Notre époque est dominée par une Grande Peur des risques majeurs, qui se présente comme un dragon à têtes multiples: risque nucléaire, risque épidémiologique, risque génétique, risque climatique, risque de pollution, risque de pénurie.  Face à ces craintes certains voudraient réagir en appliquant des mesures radicales pour supprimer le risque par une stricte application du fameux principe de précaution. Mais supprimer un risque peut en faire apparaitre un autre. L'élimination du nucléaire fait ressortir les inconvénients des éoliennes. En fait tous les risques sont liés et le risque zéro n'existe pas. La seule voie raisonnable consiste donc à bien peser les différents termes des alternatives et choisir non pas celle qui ne présente aucun risque, mais plutôt celle qui est la plus conforme à l’intérêt général défini dans des conditions démocratiques. Face aux grandes peurs, il est nécessaire à présent d'imaginer un avenir positif, qui pourrait constituer un objectif raisonnable, même si l'atteindre n'est en rien garanti.


mercredi 5 octobre 2011

Hélas, nous sommes restés modernes / Unfortunately, we have remained modern

Already 20 years ago, Bruno Latour was writing that "We Have Never Been Modern". In his definition, modernity was based upon a radical distinction between the human and the non human realms, between nature and culture, subject and object. He was pointing out that this position is not compatible with the proliferation of hybrid objects, when technical objects become the central issue of a human situation, such as congelated embryos, GMO's, clones, GHG's. Considering that such a distinction is no more credible, he was drawing the conclusion that we have never been modern. Still, this observation does not mean that our representation system is ready to comply with reality. With his definition, we can observe that our society remains deliberately "modern". This modernity is linked not to an analysis of the reality, but to the specialization of the actors. Each area of science, sociology, anthropoly or philosophy is surrounded by fences. A scientist is not accepted in the area of philosophy and vice-versa. We certainly need a transverse, multidisciplinary and systemic approach, but, clearly, we have not reached this stage and, unfortunately, our society is still "modern".

Bruno Latour écrivait il y a déjà 20 ans que "nous n'avons jamais été modernes". Il définissait l'attitude moderne comme établissant une distinction radicale entre humain et non-humain, nature et culture, sujet et objet. Pour lui, cette position était incompatible avec ce qu'il appelait "la prolifération des hybrides". Les "hybrides" correspondent au nombre rapidement croissant des situations où les objets de la technique se retrouvent au centre de situations humaines: embryons congelés, OGM, clones, gaz à effet de serre.

lundi 3 octobre 2011

La résilience de Gaïa / Gaia resilience

James Lovelock and Lynn Margulis have formulated the Gaia hypothesis already in 1979, refering to the Greek Godess of the Earth. According to this hypothesis (or theory), the Earth is controling the conditions required for life throuh regulating mechanisms. The Earth is thus compared to a living organism, able to maintain homeostatic conditions. What can we think about such an hypothesis, about thirty years later? Even, if a number of conditions required for maintaining life, such as the salinity of the ocean, the atmosphere composition, the global surface temperature, appear as controlled by negative retroaction mechanisms (which tend to drive back the system towards equilibrium, when it is perturbated), it would be certainly wrong to apply such a comparison in a too litteral way. This hypothesis presents nevertheless the advantage of helping us to transform our mental representation system. During the industrial era all systems were viewed as machines, and we might be tempted to consider Earth as such a machine. The metaphor of the living organism is much more appropriate in the case of a complex ecosystem, as it helps us to understand better what happens when the system is perturbated. It leads us to think in terms of resilience. The system can withstand a perturbation within a certain domain. Outside this domain negative retroaction mechanisms do not operate anymore and can even be replaced  by positive retroaction mechanisms which make the system unstable. The system cannot maintain its operating conditions (canot survive). This a situation we encounter with global warming. Therefore it is our duty to preserve and even to reinforce the resilience of Gaia.

Le chimiste britannique James Lovelock et  la microbiologiste américaine Lynn Margulis ont formulé l'hypothèse Gaïa dès 1979. Cette hypothèse fait référence à la déesse mère de la mythologie grecque. Elle consiste à affirmer qu'à travers un certain nombre de mécanismes autorégulateurs, la Terre contrôle les conditions nécessaires à la survie de la biosphère. La Terre est ainsi comparée (ou assimilée) à un organisme vivant capable de maintenir des conditions homéostatiques.

samedi 1 octobre 2011

La dystopie est-elle l'avenir de l'utopie? / Is dystopia the future of utopia?

Since antiquity, thinkers, architects and philosophers  have tried to imagine the city of the future. Plato  was one of the first great thinkers to imagine the ideal city of the future. Thomas More coined the word of Utopia in 1516. A century later, Campanella described the "City of the Sun", hoping to achieve his project through the progress of science. During the XIXth century, socialist utopias such as those described by Charles Fourier or Saint-Simon flourished. When the fascist and communist utopias were  implemented, a wide gap appeared between the "radiant future" which was promised and the bleak reality. Already in 1920, in his novel "We", the russian writer Zamiatine presents a society entirely controlled by the state, through a system similar to the Panopticon concept of Jeremy Bentham. In his novel, "Brave New World", Aldous Huxley had in mind the fascist system. In George Orwell's "1984", society is under the control of the "Big brother".This shift from utopias to dystopias is characteristic of the moral crisis of present times. It is now difficult to think about the future in positive terms. Dostoievsky had announced already a long time ago, the failure of the "Crystal palace". Human psychology does not fit with a purely rational way of life, not taking into account human aspirations for liberty. Dystopia can be more fascinating than utopia. The punk culture with its taste for trash illustrates this fascination. For those who accept such a situation, it also offers opportunities for striving and surviving.

Dès l’antiquité, penseurs, architectes et philosophes ont essayé d’imaginer le « cité de demain ». Tout projet de construction d'une société nouvelle est qualifié d'« utopie », lorsqu’il ne se réalise pas. Pourtant, toute conception de l’avenir, est porteuse d’avenir. Elle est susceptible de se réaliser, ce qui la fait passer de l’utopie à la réalité. Ainsi quand Hippodamos réalise à Milet un plan en damier, il rêve sans doute d’une ville idéale, qui aurait pu rester une utopie[1]. Mais ce plan a été réalisé et il a servi à de nombreuses autres villes de la Rome antique, jusqu’à aujourd’hui.

mardi 27 septembre 2011

Prédire le futur dans le passé / Predicting the future in the past

In ancient times, divination appeared as the best mean for predicting the future and acting in the most efficient way. Oracles were used for taking decisions. The priests able to deliver such oracles were the successors of the chamans, who were able to make trips within other worlds, through altered states of consciousness. Auguries and haruspices were used by the Romans. Roman armies were carrying cages which contained the sacred birds used for the haruspices. In ancient China, forecasting was based upon the form of the cracks appearing on tortoise carapaces. It is an essential feature of the Chinese civilization and the Yi King Book or Book of Mutations seems to have derived from these divination practices.These future prediction methods seem far from us, but they are connected to a certain representation of the world which at that time seemed coherent and rationnal.
Astrology, used in ancient times, is still used by many people in the world, which illustrates the gap between the evolution of science and cultural practices throughout the world.

Au cours des périodes les plus anciennes, le recours à la divination apparaissait comme le meilleur moyen d’agir en mettant toutes les chances de son côté. Cette divination pouvait prendre plusieurs formes. La plus courante consistait à s’adresser à un oracle. Cette pratique prenait la suite de la longue tradition du chamanisme encore poursuivie de nos jours. Le chamane est capable d’entrer dans un état altéré de conscience, après avoir ingéré des plantes hallucinogènes ou pratiqué des rituels prolongés qui le plonge dans in état d’extase. Dans cet état altéré de conscience, il voyage dans des univers mentaux, qui sont considérés par les adeptes comme d’autres formes de réalité. Ces voyages lui permettent d’acquérir des formes supérieures de connaissance, à travers des visions dont certaines concernent l’avenir.

vendredi 9 septembre 2011

L'avenir en question / Our Future at Stake

« Our Future at Stake » presents new views about the way to address some of the major challenges humanity has to deal with: rarefaction of resources, global warming, and economic crisis. Solutions are described for preserving natural resources and environment, while still following the evolution towards an increased complexity and a more interconnected world. A global transition towards a worldshift is required, involving major changes in economy and the social life. Innovation and creativity represent major assets for ensuring a successful transition, which is needed for avoiding a global collapse.The following topics are covered in the book:
    

dimanche 28 août 2011

Vivons-nous dans un monde virtuel?/ Do we live within a virtual world?


We live in a digital age and our representation of the world is more and more digital. It seems possible to represent any process by an algorithm and everything seems derived from information (it from bit). It becomes more and more difficult to distinguish our own world from a vitual world.
For the swedish philosopherNick Bostrom,  it is very likely that our world is virtual.  He derives this conclusion from the observation that, most likely, other advanced civilizations have already existed in the universe and that they were able to generate many virtual worlds such as ours. It is therefore most likely that we are one of them. The only problem is that Nick Bostrom does not seem to make any difference between a vrtual world and a world within which we feel and suffer. For the time being no software is able to create awareness.  Unless of course, we are the hallucinated spectators of a simulation game. What will happen when the game is over?

Les progrès de l’informatique introduisent une nouvelle représentation du monde qui devient de plus « digitale ». On a vu émerger aux Etats-Unis le concept de convergence des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, techniques de l’information et sciences cognitives), suite au rapport rédigé dès 2002 par William Sims Bainbridge et Mihail Roco[1]. Les auteurs de ce rapport revendiquent une vision unifiée de la science et de la technologie. Selon cette vision unifiée, tout processus est analysé comme un algorithme.  Dès lors, que ce soit dans le domaine des nano-assemblages d’atomes ou dans celui de l’ingénierie génétique, il suffit d’identifier l’algorithme à mettre en œuvre pour maîtriser le processus.

De l'intelligence collective au cerveau planétaire / From collective intelligence to the global brain

By connecting subsystems within a network, it is possible  to create a "collective intelligence".   Collective intelligence is quite common within the animal realm. Insects such as ants and termits are able to perform quite complex tasks by using "swarm intelligence". Birds can achieve complex flight configurations.  In the case of human beings by connecting people, it is possible to achieve a level of complexity higher than the simple level of the individual human intelligence.  Of course, this all social organization is about, but by connecting people directly through the Web and assisting them by computers, it seems possible to enhance the synergy effect and achieve the equivalence of a superintelligence. The possibility of creating a global brain has been described by many authors. This possibilty can be considered with hope of fear, but what might happen really? Global intelligent networks exist already and tremendous new developments are to be expected in the future. Therefore, rather than a single large global brain, multiple intelligent networks with multiple connections between them are to be expected rather.

L’assemblage en réseau de sous-systèmes dotés d’une forme d’intelligence ou de logique, même élémentaire permet de réaliser un système doté dune « intelligence collective ». L’intelligence humaine, elle-même, résulte de la mise en réseau de milliards de neurones. L'assemblage des neurones permet d’obtenir par un effet de synergie des formes de pensée qui ne sont clairement pas à la portée des neurones individuels. Le passage à un niveau supérieur de l’individu à la collectivité, permet ainsi l’émergence de nouvelles fonctions.

samedi 27 août 2011

Faut-il un gouvernement mondial?/ Do we need a World government?

Jacques Attali has published recently a book entitled "To-morrow, who will govern the world?", in which he advocates for a world government. International agencies, such as the United Nations, WTO, IMF, the World Bank, already existand despite their present limitations already play a big role. In the future, in order to meet world challenges, it will be necessary to reinforce cooperation and coordination at the world level. Still, do we need to expect or to hope a world government, according to the wishes expressed by Jacques Attali?
It does not seem quite clear, due to the risks that would involve any initiative for instauring such a world government, Furthermore, is a traditional government, with a President and a capital city, the appropriate solution for coordinating a World-system more and more complex? The creation and reinforcement of international bodies connecting a network of members in all the countries of the world, would seem able to provide such a coordination, in a more flexible and efficient way. Such bodies could be supported by research teams working throughout the world.  But in order to implement the right bodies a shift of the representation system is needed.

Jacques Attali a publié récemment un ouvrage intitulé "Demain, qui gouvernera le monde?", dans lequel il appelle de ses vœux la mise en place d'un gouvernement mondial. Des instances internationales existent déjà. Le rôle est important, en dépit de toutes leurs limitations et faiblesses. La simple existence de l’ONU, comme instance internationale de concertation, est en soi un fait essentiel. L’OMC, le FMI, la Banque Mondiale jouent un rôle effectif dans la coordination des activités économiques au niveau mondial, même si on peut reprocher à ces organisations de demeurer strictement dans le cadre du système de représentation actuel. On peut s’attendre à ce que ce niveau de gouvernance va se renforcer dans l’avenir, pour aller vers un fonctionnement de l’ensemble des économies mieux coordonné au niveau mondial. Faut-il pour autant escompter ou espérer la mise en place d’un gouvernement mondial, comme le souhaite Jacques Attali ?
  

Vers un nouveau capitalisme?/ Towards a new capitalism


According to Margaret Thatcher, "There Is No Alternative". It seems indeed that capitalism is the only economic system which suits our modern democratic societies. It is only by adopting its methods that China was able to perform its huge economic leap forward. But there are different forms of capitalism, which can contribute either to reduce or to increase social inequalities.
  During the eighties a new form of capitalism has been introduced. The hyperliberal financial capitalism has replaced the "entrepreneurial capitalism". In the fordism conception of the economy, there was a joint interest of the entrepreneur and the workers. This is no more the case with the financial capitalism, which looks for locating production in places where workers accept the lowest salaries for producing goods that they will not be able to buy themselves. Speculation, on the other hand, which is the dominant mechanism of this financial capitalism, can bring no added value and has only a destructive effect, by no means creative.
Therefore, the question of an alternative form of capitalism is raised. Two possible scenarios can be considered. A first scenario is a change of politics, with the risk of radical movements, advocating for simple and populist decisions. The other scenario would be the transformation of the system itself. Financial speculation can lead only to failure. More and more people will realize that they cannot trust such a system. Therefore new forms of "distributed captalism" might result, which would enable individuels to finance firms through non speculative, transparent mechanisms. It is one of the areas where innovation is most required.

"There is no alternative" disait Margaret Thatcher. Effectivement, on ne voit guère d'alternative au capitalisme, qui apparait comme le seul mode de fonctionnement de l'économie dans les pays démocratiques. C'est en se ralliant aux méthodes capitalistes de gestion des entreprises que la Chine a pu , depûis Deng Xiaoping effectuer un formidable bond économique en avant. Toutefois, il n'existe pas une forme unique de capitalisme. En fait, le terme de capitalisme qui s’applique à toute économie moderne dans laquelle les moyens de production sont assurés par des intérêts privés, recouvre des réalités très diverses. Certaines formes de capitalismes peuvent contribuer à réduire les inégalités et d’autres les accroître.

jeudi 18 août 2011

Renforcer la résilience du système économique / Improving the resilience of the economic system

Improving the resilience of the economic system is needed tfor helping huma, communities to cope with disruptions and crisis. Limiting the potential impact of an energy and /or ecological crisis is one of the priorities. Different initiatives exist already in order to achieve this goal. Among these, the "transition network", created by Rob Hopkins, is most important;
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Renforcer la résilience du système économique doit permettre à la collectivité de faire face à des ruptures et à des crises. Limiter l’impact potentiel d’une crise énergétique et / ou d’une crise écologique constitue une priorité à cet égard. Il s’agit de bâtir une « économie de la transition » Le mouvement des "initiatives de transition" créé par Rob Hopkins, regroupe plus de 150 initiatives dans le monde, et notamment en France.

mardi 26 juillet 2011

Holons


The concept of "holon" has been introduced by Arthur Koestler for describing systems which are able to operate in an autonomous fashion, but which can be assembled within a wider system. A system can therefore include successive levels of assembly. Such a concept is therefore directly connected to the theory of complexity. It can be applied to a wide range of systems: living organisms, but also machines, which include components which are composed of smaller components. Like the concept of "memes", the concept of "holons" is somewhat dangerous, as it can lead to a pseudo-scientific way of thinking, which can even become quite irrational.
An illustration of such a risk appears when reading "A brief history of everything" by Ken Wilber. The Twenty tenets which he presents in the Appendix of his book for describing holons seem inspired by the vision of "hypostasis"  from neo-platonicism, rather than by a scientific vision.  "Reality as a whole...is composed of holons". "Holons display...self-preservation, self-trancendence and self-dissolution"." Each successive level of evolution produces greater depth and less span". "The greater the depth of a holon, the greater its degree of consciousness"

Le terme de holon a été introduit par Arthur Koestler pour désigner des systèmes capables de fonctionner de façon autonome, mais qui s'assemblent dans un système plus vaste. Un système peut ainsi comprendre plusieurs niveaux de complexité, chaque niveau d'ordre n  faisant interagir des sous-systèmes (holons) d'ordre n-1. Ce concept qui est directement relié à la notion de complexité ne pose pas de problème majeur d'interprétation. 

lundi 25 juillet 2011

Mèmes et mémétique / Memes and memetics

The concept of memes has been introduced by Richard Dawkins in 1976. It is already a comparatively old concept, but it is only recently that it has met a wide success, largely due to the fact that it helps to give a scientific flavour to any analysis about the evolution of cultures or societies. It is based  upon an analogy with the concept of genes, considering that ideas and opinions can be transmitted and combined like genes. An opinion propagates through the transmission of a "meme" like an epidemy through the transmission of a virus. As the pyschic world is complex, it has been necessary to distinguish diferent btypes of memes and for instance to introduce the concept of "vmemes" for the memes of value.
Richard Dawkins is a brilliant scientist, but the concept of memes corresponds to his reductionnist and materialistic views. It seems much too schematic and mecanistic, at a time when scientists try to understand more deeply the reality of conscience. Therefore, memetics as a scientific theory might become outdated, precisely at the time when it has at last reached a wide audience.

La notion de mème a été introduite par Richard Dawkins en 1976. Elle est donc déjà  ancienne, mais son succès est relativement récent et se trouve à présent fréquemment citée, du fait qu'elle permet de donner une tournure scientifique à tout discours portant sur l'évolution des cultures ou des sociétés.
Le concept de mème s'appuie sur une analogie avec celui des gènes. Il consiste à considérer que les idées et les opinions se transmettent et se combinent comme les gènes et que c'est un tel mécanisme qui peut expliquer l'évolution des mentalités et des cultures. Les mécanismes de sélection naturelle s'appliquent dès lors aux idées,